Le ministre des Finances, Karim Djoudi, s’est montré optimiste s’agissant du déficit prévisionnel du Trésor public. Une appréciation qui contraste avec les chiffres pourtant énoncés par le projet de loi de finances complémentaire (LFC) 2011 élaboré par son département ministériel et qui prévoit un déficit légèrement supérieur à 30%.
Le ministre des Finances semble relativement rassuré par le prix du pétrole durant ces derniers mois comme il l’a laissé entendre, hier, dans une déclaration à la presse en marge de l’examen par l’APN du projet de la LFC 2011.
«Nous avons tablé sur une un prix de 37 dollars le baril du pétrole alors que les premiers quatre mois de 2011, nous sommes sur une moyenne de 111 dollars le baril. Cette différence va aller dans le fonds de régulation, c’est de la ressource supplémentaire» a-t-il en effet, indiqué avant d’ajouter, s’agissant de la fiscalité non pétrolière, «que nous avons tablé sur une croissance de 11%. Lors des dernières années nous avions en moyenne une fiscalité ordinaire de l’ordre de 20%. C’est pourquoi, j’estime que nous devrions pouvoir couvrir, à la fin de l’année en cours, le déficit du Trésor sans utilisation du Fonds de régulation des recettes qui sera même conforté légèrement». Djoudi a néanmoins d’abord tenu à rappeler la forte croissance des dépenses de fonctionnement et d’équipement qui sont de l’ordre de 25% en soulignant que «cela se répercute sur le déficit du Trésor, mais dans la pratique, sur les exercices antérieurs, nous sommes dans une moyenne du déficit qui est de l’ordre de 10% à 11% du PIB». A propos de la croissance des dépenses de 25%, le premier argentier du pays a souligné que trois raisons en sont à l’origine.
Il s’agit d’abord de l’augmentation des provisions au titre du nouveau régime indemnitaire ou 400 milliards de dinars ont été mobilisés. L’Etat a aussi affecté 177 milliards de dinars de plus en compensation des prix du blé dur et du blé tendre et, selon le ministre, «nous avons constitué une provision de 200 milliards de dinars». Il dira en outre que «si vous retirez les provisions constituées plus la compensation pour les prix du blé dur et du blé tendre, qui s’emballent sur les marchés internationaux, nous devrions avoir une couverture par la fiscalité pétrolière qui est supérieure à 50%». Sur un autre plan, le ministre est revenu sur les dernières décisions de la tripartite qui ont été, à vrai dire, énoncées dans le projet de LFC 2011. Djoudi dira que le crédit documentaire pour la revente en l’état et le seul mode de financement.
Pour les entreprises de production et de transformation, elles ont la possibilité d’utiliser le crédit documentaire. A propos de transfert libre, le ministre a indiqué qu’il est augmenté, le transfert est libre, il y avait un montant de 2 millions, on passe à 4 millions de dinars et qu’il a doublé puisqu’il est passé de 2 millions de dinars à 4 millions de dinars. Il a aussi rappelé la possibilité pour l’Etat de pouvoir soutenir les petites et moyennes entreprises et ce, dans le cadre d’un différé de paiement. Interpellé sur la question du crédit à la consommation Karim Djoudi dira que «pour le moment, il n’y a pas d’inscription au retour à ce crédit» tout en rappelant que «si nous mettons en place un crédit à la consommation, il faut qu’il s’oriente vers la production nationale car il faut qu’il y ait un intérêt pour la production nationale». Ceci dit lors des débats sur ce projet les députés ont surtout axé leurs interventions sur la nécessité de rationaliser les dépenses, de lutter contre la corruption et de promouvoir la justice sociale. De nombreux députés ont, par ailleurs, estimé que seuls les démunis doivent bénéficier du soutien qu’apporte l’Etat à la subvention des produits de première nécessité.
Par : Kamal Hamed