Déficit budgétaire, Le RND pour le plafonnement

Déficit budgétaire, Le RND pour le plafonnement

L’Assemblée populaire nationale entamera lundi 28 octobre l’examen, en plénière du projet de loi de finances pour 2014. Cela avant de le soumettre au vote le 13 novembre prochain.

C’est justement de ce projet de loi qu’il a été question aujourd’hui à l’occasion d’une journée parlementaire organisée par le groupe du Rassemblement national démocratique (RND) au siège de la Chambre basse du Parlement. C’est à Abdelkrim Harchaoui qu’a échu la mission d’expliquer ce projet de loi, mais pas seulement. L’ex-ministre des finances s’est largement étendu sur les objectifs du budget de l’Etat et son contrôle.



Il dira à ses camarades députés que n’étant pas des spécialistes en économie et finances, ils étaient dans l’incapacité de contrôler le gouvernement dans la mise en œuvre de ce budget. « Ailleurs, dira-t-il, comme aux Etats-Unis, les parlementaires ont des instituts d’études et d’analyses (5.000 cadres) mis à leur disposition. Ce sont eux qui leur mâchent le travail, les membres du sénat ou du congrès, quant à eux s’occupent de faire de la politique. »

Il exhortera les élus du RND à apprendre à faire une lecture politique des lois, notamment la loi de finances. Parce qu’il estime que les politiques influent énormément sur la confection du budget de l’Etat. Tout en leur posant la question de savoir si avec tous les programmes de développement engagés et pour lesquels des budgets colossaux ont été dégagés, le pays a évolué depuis la sortie de crise économique et politique qui a failli le laminer.

Abdellkrim Harchaoui dira son inquiétude qui doit être, selon lui, celle de tout le monde de ce qu’il adviendra du pays si jamais les prix du pétrole s’écroulaient comme en 1986. Et l’ex-ministre des finances de rappeler ce qu’a vécu l’Algérie à cette époque, y copris pendant le milieu des années 90, où l’Algérie avait déclaré officielleent en février 1994 sa cessation de paiement, la fermeture devant elle de l’ensemble des marchés financiers internationaux. « A telle enseigne que nous étions arrivés à choisir quel bateaux devait accoster en priorité pour ne pas avoir à payer les surestaries supplémentaires. Et c’était toujours celui du blé qu’on sélectionnait parce que l’Algérie ne disposait qu’à peine de 15 jours de stock. »

Il reviendra sur le chantage exercé par le Fonds monétaire international pour permettre à l’Algérie de demander le rééchelonnement de sa dette auprès du club de Paris. Ce qui a eu comme conséquences « la fermeture de 1.500 entreprises, le licencieent de 350.000 travailleurs, la réduction des dépenses publiques, etc. » C’est la raison pour laquelle, M. harchaoui qui est également conseiller économique du RND, a prôné la prudence dans les dépenses. Mieux à diversifier l’économie nationale. « Nous sommes capables de réaliser 8% de croissance », dira-t-il.

« Le gouvernement a fait beaucoup d’efforts en matière de développement économique, d’ailleurs c’est pratiquement le seul investisseur. Toutefois, il va falloir utiliser avec efficience ces dépenses mais aussi toutes les infrastructures construites. Le conférencier n’a pas manqué d’aborder les facilitations accordées par l’Etat aux entreprises publiques mais aussi à celles à capitaux privés. Notamment en ce qui concerne la mise à niveau.

Il écorchera ces dernières, dont certaines ont refusé ces mises à niveau parce que ne détenant pas de comptabilité. « Ce qui est scandaleux », estime M. Harchaoui. Comme il qualifiera le non acquittement par ces entreprises de leurs impôts de traîtrise. « C’est comme cela qu’elles sont qualifiées dans les autres pays. La fraude fiscale est synonyme de félonie ».

L’intervenant bifurquera sur l’impact de la crise économique mondiale que pourrait subir notre pays si on ne prenait pas le taureau par les cornes. A ce propos il plaidera pour le plafonnement du déficit budgétaire, comme cela s’est fait dans le traité de Maastricht en Europe. En clair, imposer la règle d’or. Cela permettra d’arrêter la valse des chiffres et l’élaboration des lois de finances sur un prix de référence du pétrole qui ne réponde pas à la réalité.

Par Faouzia Ababsa