Défaillances en gestion locale, Ould Kablia réunit ses walis

Défaillances en gestion locale, Ould Kablia réunit ses walis

Il n’y a pas longtemps, le ministre de l’Intérieur avait réuni les walis au Palais des nations. Des instructions ont été données pour améliorer la relation entre les collectivités locales et les citoyens, mais apparemment sur le terrain la situation ne semble pas avoir progressé.

Le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, réunit depuis hier au siége de son département les walis. Une réunion qui intervient quelques heures après que le président Bouteflika ait déploré la défaillance de l’administration locale dans la prise en charge des efforts «considérables» de l’Etat en matière de couverture de la demande sociale et d’amélioration des conditions de vie des citoyens. Un constat qu’il a exposé dans un message adressé aux participants aux Assises nationales sur le développement local achevées hier à Alger, alors qu’officiellement le Cnes n’a pas encore remis son rapport final.

La réalité sociale semble témoigner ce décalage entre les programmes de développement tracés, l’argent versé et l’exécution.

Il faut dire qu’en optant pour une tournée nationale du Cnes pour évaluer l’état de développement local, dont le constat est dur à entendre notamment concernant les régions du Sud selon des experts qui ont participé à cette mission, c’est une remise en cause du travail des walis chargés à la base de suivre la bonne application des projets, donc l’argent public versé pour améliorer le quotidien des citoyens. La défaillance est située au niveau de l’administration locale qui est, en principe, le lien entre le pouvoir centralisé et la population. Selon l’APS, des walis ont plaidé jeudi à Alger pour la décentralisation de la gestion des collectivités locales, soulignant à cet égard l’importance de la contribution de la société civile aux programmes de développement local, alors que des P/APC et associations se plaignent des larges prérogatives des walis. Il faut souligner qu’il n’ y a pas longtemps, le ministre de l’Intérieur a réuni les walis au Palais des nations. Des instructions ont été données pour améliorer la relation entre les collectivités locales et les citoyens, mais apparemment sur le terrain la situation ne semble pas avoir progressé.

Dans le dernier code communal adopté il y a huit mois par le Parlement, les walis ont été dotés de larges prérogatives qui seront renforcées dans le projet de loi relatif à la wilaya. Ce texte sera exposé en plénière mardi prochain, devant les députés de la chambre basse du Parlement. Selon le rapport préliminaire de la commission des Affaires juridiques de l’APN, «les élus des Assemblées populaires de wilaya (APW) ne pourront pas retirer leur confiance au président de leur APW». L’article 66 de l’avant-projet du code de la wilaya stipulait que «le président de l’Assemblée populaire de wilaya peut faire l’objet de retrait de confiance de la part des membres de l’Assemblée. Dans ce cas, la majorité absolue des élus peuvent demander au P/APW de convoquer une session extraordinaire à cette fin». Selon cet article, «en cas de refus du P/APW de donner suite à cette demande, le wali, une fois saisi, peut convoquer l’Assemblée populaire de wilaya en session extraordinaire. Si le retrait de confiance est consacré par les deux tiers des voix, le P/APW est démis de ses fonctions sans préjudice de sa qualité d’élu». Par ailleurs, à travers une circulaire signée par le ministre de l’Intérieur, certains walis ont été rappelés à l’ordre concernant l’autorisation des activités du mouvement associatif. Cette circulaire est intervenue suite à des pétitions déposées par des représentants d’associations comme le cas de Hocine Zehouane, président d’une aile de la Ligue des droits de l’homme (LADDH), qui a été privé de ternir une rencontre à Béjaïa à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale des droits de l’homme. Outre cet incident, nous citerons l’affaire des dissidents du FNA qui préparent leur congrès extraordinaire, se basant sur «une autorisation du wali de Boumerdès», alors que les walis n’ont pas cette prérogative. D’ailleurs a ce propos, le ministre de l’Intérieur a déclaré jeudi dernier :«Qui a dit que le wali a acoordé une autorisation ?» Il faut dire que le rôle des walis sera plus important dans la prochaine étape, mais tout se jouera sur le changement de mentalité en matière de gestion locale. L’administration locale doit développer des liens de proximité avec les citoyens.

Par Nacera Chenafi