Entre Renault Algérie et la Fédération des consommateurs algériens, rien ne va plus.
La Fédération des consommateur compte non seulement porter plainte contre le concessionnaire de véhicules, mais lancer aussi un appel aux consommateurs, les promoteurs privés dans le cadre du dispositif Ansej notamment, pour boycotter les véhicules Renault Master. « Jusqu’à présent, Renault Algérie ne veut pas reconnaître que les systèmes d’embrayage et de freinage de ses véhicules utilitaires sont défectueux alors que Renault France s’est rendu à l’évidence.
Renault Algérie prétend que 0,7% des véhicules Master sont en révision dans les ateliers alors que Renault France a avancé un taux de 4% », souligne Mustapha Zebdi, président de la Fédération des consommateurs algériens d’Alger, en rappelant avoir recensé une centaine de plaintes de la part des clients contre Renault. La Fédération compte, en premier lieu, déposer plainte contre la maison Renault et saisir le conseil de la concurrence.
Mais si cette dernière ne reconnaît pas officiellement les défaillances mécaniques dont les véhicules Master font l’objet, l’appel au boycott sera lancé. « Et le boycott se poursuivrait tant qu’il y aura des doutes sur la conformité des véhicules », précise-t-il en indiquant que les plaintes ne concernent pas uniquement Renault mais également d’autres concessionnaires. Peugeot et Hyundai notamment, mais pas pour les mêmes raisons. « Les consommateurs se plaignent surtout de la lenteur dans les délais de livraison qui dépassent parfois un an alors que la maison promet une livraison au bout d’un mois », révèle-t-il.

Toutefois, selon M. Zebdi, les plaignants ont toujours obtenu gain de cause. se manifestent très vite et règlent le problème à l’amiable. Ils ont une image à préserver », dit-il en précisant que le cas Renault est tout autre. « Car la maison continue de livrer des véhicules défaillants sur le marché », affirme-t-il. La Fédération, signale-t-il, a saisi le ministère du Commerce pour la révision du décret exécutif relatif à l’exercice des concessionnaires.
« Ce décret ne protège pas vraiment les intérêts des consommateurs ni ceux des concessionnaires d’ailleurs. Nous nous sommes réunis avec l’association des concessionnaires de véhicules et elle nous a confié qu’elle n’était pas du tout satisfaite de ce décret. Nous avons proposé quelques articles et nous attendons la réponsedu ministère », fait-il savoir. La Fédération espère, en termes de sensibilisation, se faire inviter au Salon international de l’automobile, au mois de mars, pour engager des débats sur la contrefaçon automobile, entre autres.
Farida Belkhiri