«Nous sommes déçus, mécontents et en colère». C’est en ces termes que les membres de la Fédération nationale des travailleurs retraités (FNTR) ont exprimé leur courroux quant aux résultats de la 14e tripartite.
En effet, les membres de cette organisation syndicale, affiliée à l’UGTA se disent prêts à investir la rue pour faire entendre leurs cris de détresse. «Certes, nous ne pouvons pas bloquer des usines, mais nous pouvons fermer les routes et bloquer la circulation», a indiqué M. Gadiri Ahmed, secrétaire chargé des Finances et de l’Administration. Rencontré au siège de la FNTR, ce dernier affirme que les commissions au niveau de plusieurs wilayas, entre autres, Tizi-Ouzou, Tlemcen, Blida, et Guelma ont réuni leurs membres en vue de choisir la forme des actions de protestation à entreprendre dans les jours à venir.
M. Gadiri révèle que les décisions prises lors de la tripartite du 29 septembre ont eu l’effet d’une douche froide. «Vu l’atmosphère qui régnait avant la tenue de cette rencontre, les déclarations rassurantes du ministre du Travail, qui a reconnu que les retraités vivent dans des situations précaires, et celles de SG de l’UGTA, qui a promis de placer nos préoccupations au centre du débat, nous étions persuadés que cette tripartite serait annonciatrice que de bonnes nouvelles. Le contraire s’est, hélas, produit. Nous n’avons pas eu les résultats escomptés», déplore-t-il, tout en informant qu’aucune des revendications de la FNTR n’a été prise en charge.
Les seuls bénéficiaires, note M. Gadiri, sont les retraités qui touchent une pension de 11 250 DA. Avec la revalorisation du SNMG à 18 000 DA, la pension de cette catégorie passera à 13 500 DA. «Ce que nous demandions c’était d’indexer la pension à 100% avec le SNMG et non pas à 75%», souligne-t-il. Et d’ajouter que «sur les 2, 3 millions de retraités au niveau national, seulement 600 000 sont bénéficiaires de cette mesure».
Plus en détail, ce même syndicaliste fait savoir que sur le nombre global des retraités, 30 000 perçoivent mensuellement une pension supérieur à 35 000 DA, 360 000 touchent moins de 10 000 DA, 600 000 entre 10 000 et 15 000 DA, 250 000 entre 15 000 et 25 000 DA et 300 000 entre 25 000 et 35 000 DA.
Le reste (560 000 retraités et ayants droit) perçoivent une pension et allocation de 7 500 DA par mois. Pourtant, dit-il, les caisses de la CNR ne sont pas vides. «L’Etat a de l’argent, sinon comment pouvoir verser trois ans de rappel pour les travailleurs. Les retraités doivent bénéficier de la même», s’est exprimé M. Boukris, chargé de l’information auprès de la FNTR. Ce dernier affirme que les retraités n’ont pas touché un sou du fonds de réserve pour les retraités, mis en place en 2006 sur instruction du président de la République. «Nous avons demandé une revalorisation de 40 % des pensions et de l’exonération de l’IRG pour les retraités percevant une pension de 40 000 DA. Mais, nous avons reçu un niet catégorique», déplore-t-il. Et de poursuivre : «Nous ne voulons pas que le gouvernement face dans la solidarité avec nous. Nous ne sommes pas des mendiants.»
Le chargé de l’information souligne toutefois, que la FNTR attend impatiemment et avec espoir le Conseil des ministres lequel est chargé d’examiner le dossier des retraités, faisant savoir que Sidi Saïd a rassuré la FNTR. De toute manière, la fédération convoquera sa commission exécutive la fin de ce mois d’octobre pour faite le point sur la situation.
