Décret présidentiel : qu’est-ce que le SCPJ, le nouveau service de la DGSI ?

Décret présidentiel : qu’est-ce que le SCPJ, le nouveau service de la DGSI ?
Décret présidentiel : Qu’est-ce que le SCPJ, le nouveau service de la DGSI ?

Par un décret présidentiel publié ce dimanche au Journal officiel, l’Algérie vient de renforcer un pilier central de son dispositif sécuritaire.

Le service d’investigation judiciaire relevant de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) se transforme en un service central de police judiciaire, doté désormais de services régionaux et de brigades mobiles.

Cette réforme, inscrite dans le décret présidentiel n°25-258 signé par le président Abdelmadjid Tebboune, redéfinit en profondeur les missions et l’organisation de cette structure sensible du ministère de la Défense nationale (MDN).

Une réorganisation majeure au cœur de la DGSI

Ce nouveau décret modifie et complète le texte fondateur de décembre 2019 (n°19-356), qui avait créé le service d’investigation judiciaire. Six ans plus tard, les autorités algériennes choisissent d’aller plus loin. Avec la volonté de moderniser les mécanismes d’enquête et mieux structurer les services de police judiciaire opérant sous la tutelle du MDN.

Le texte introduit notamment un changement de dénomination le « service d’investigation judiciaire » devient le « service central de police judiciaire ». Une appellation qui n’est pas symbolique, elle traduit la volonté de donner à cette entité un rôle institutionnel plus affirmé au sein de la chaîne judiciaire et sécuritaire.

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Ce service est désormais chargé de « rechercher et de constater les infractions relevant de sa compétence, de rassembler les preuves et d’en identifier les auteurs, tant qu’une information judiciaire n’est pas ouverte ». Il reçoit également « les dénonciations et les plaintes » et conduit « les enquêtes préliminaires conformément à la législation en vigueur ».

Décret présidentiel

Décret présidentiel

DGSI : un recours accru aux technologies et à la police scientifique

Autre évolution majeure, le décret consacre officiellement l’usage des moyens d’investigation scientifique et technique. Une avancée qui s’inscrit dans une démarche de professionnalisation du travail d’enquête et d’adaptation aux nouvelles formes de criminalité.

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Ce recours aux technologies de pointe permet notamment de :

  • Renforcer la traçabilité et la fiabilité des preuves ;
  • Améliorer les capacités d’analyse criminelle ;
  • Réduire les délais d’investigation dans les dossiers sensibles.

Cette orientation témoigne d’une volonté de faire de la DGSI un acteur modernisé de la lutte contre les infractions graves portant atteinte à la sûreté de l’État.

Un maillage territorial pour une action plus réactive

Le décret prévoit également une restructuration territoriale ambitieuse. Le nouveau service central sera épaulé par :

  • Des services régionaux,
  • Un service territorial,
  • Des brigades mobiles de police judiciaire.

Ce dispositif vise à renforcer la présence opérationnelle de la DGSI sur l’ensemble du territoire national. Grâce à cette architecture, les unités d’enquête pourront intervenir plus rapidement et de manière coordonnée en cas d’infractions liées à la sécurité intérieure.

Ce maillage territorial traduit aussi une logique de proximité. Permettre aux enquêteurs d’agir au plus près du terrain, tout en garantissant une centralisation efficace de l’information au niveau national.

SCPJ : une réforme qui consolide le système de sécurité nationale

Au-delà de l’aspect administratif, cette refonte marque une étape importante dans la modernisation du système de sécurité nationale. Elle vise à professionnaliser davantage les missions de police judiciaire et à assurer une meilleure articulation entre les dimensions judiciaire, technique et territoriale de la sécurité intérieure.

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Placée sous l’autorité du ministère de la Défense nationale, cette entité conserve son ancrage au sein de la DGSI. Mais son statut renforcé la rapproche désormais des structures classiques de police judiciaire. Tout en préservant sa spécificité liée aux missions de défense et de sûreté de l’État.

Avec la création du service central de police judiciaire, les autorités entendent ainsi consolider un outil stratégique de lutte contre les menaces contemporaines, dans un cadre légal clarifié et adapté aux réalités du terrain.