Découverte de caches d’armes et de munitions à Tamanrasset et Bordj Badji Mokhtar, Le danger plane toujours aux frontières

Découverte de caches d’armes et de munitions à Tamanrasset et Bordj Badji Mokhtar, Le danger plane toujours aux frontières

Depuis la chute de Kadhafi, et la mise à sac de ses arsenaux de guerre, un nombre impressionnant d’armes s’est mis à circuler dans toute la bande sahélo-saharienne, alimenté en hommes et en matériels depuis les zones grises de non-droit du sud de la Libye et du nord du Mali.

La politique de la France dans la région aura simplement été catastrophique.

La menace plane toujours à nos frontières. Aujourd’hui plus que jamais. Preuve en est cette très inquiétante découverte de caches d’armes et de munitions de guerre faite à Tamanrasset et Bordj Badji Mokhtar, non loin donc de la frontière sud du pays avec le Mali.

C’est ainsi qu’une vaste opération de recherches de caches de munitions et d’armes offensives est lancée depuis lundi par des brigades mixtes Douanes-Armée nationale populaire (ANP) à travers les zones désertiques situées entre la wilaya de Tamanrasset et la daira de Bordj Badji Mokhtar (Adrar). Et c’est une source officielle au niveau des Douanes algériennes, citée par l’APS, qui en a donné la confirmation ce mardi, tard dans la soirée.

La même source précise ainsi que « l’opération a été déclenchée lundi, tôt le matin, à la suite de la découverte par l’une des brigades d’un lot de munitions pour fusils semi-automatiques et automatiques de type ‘Kalachnikov»’ dans ces zones désertiques frontalières».

Pour l’instant aucune information sur la quantité de munitions récupérée par les douaniers et les éléments de l’ANP n’a été fournie pour des considérations liées à l’enquête judiciaire enclenchée à la suite de cette découverte, a-t-on signalé.

Un bilan de cette opération, menée dans le cadre du dispositif de surveillance des frontières Sudouest du pays, sera rendu public dès la fin des recherches, a-t-on assuré de même source. Il est à signaler que de précédentes prises ont déjà été faites dans le sud algérien, alors que des tentatives d’infiltration de dangereux terroristes ont également été déjouées par les services de sécurité.

Une sérieuse menace pèse en effet sur les frontières sud de notre pays depuis que la France a décidé d’épauler les «insurgés libyens», dont beaucoup de dirigeants sont pourtant des terroristes notoires.

Le chef militaire de Tripoli, pour ne citer qu’un exemple édifiant, n’est autre qu’Abdelhakim Belhadj, émir fondateur du GICL (groupe islamiste pour le combat en Libye), la branche locale d’Al-Qaïda.

La chute et l’assassinat de Kadhafi, comme il fallait s’y attendre, a mis aux «enchères» ses formidables arsenaux de guerre, et poussé des milliers de touareg bien armés et entraînés à rentrer au Mali, où ils ont défait de manière humiliante l’armée régulière avant de céder la place à de dangereux terroristes d’Ançar Dine, AQMI (Al-Qaïda au Maghreb Islamique) et le MUJAO (Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest).

Et c’est l’intervention militaire des troupes françaises au Mali qui a fini par mettre le feu aux poudres. Car, loin d’être défaits, les terroristes se sont au contraire éparpillés, ce qui a rendu encore plus problématique leur neutralisation.

Beaucoup ont trouvé refuge dans ce sanctuaire absolu qu’est devenu le sud de la Libye. D’ailleurs, c’est à partir de là, où le tristement célèbre Mokhtar Belmokhtar aurait lui aussi établi ses quartiers, qu’avait été lancée la sanglante prise d’otages du site gazier de Tiguentourine.

Kamel Zaïdi