Quelques jours auparavant, près d’une quarantaine de fusils de différents calibres provenant d’Espagne, a été saisie.
L’affaire a eu lieu au port d’Oran. Lors d’un simple contrôle de bagages, le scanner s’est mis à clignoter au passage d’une voiture appartenant à un ressortissant algérien vivant au Danemark.
Passé à la fouille manuelle, le constat visuel opéré a été révélateur: le véhicule était chargé de 4 armes à feu, dont deux fusils, deux pistolets et du matériel de transmission militaire. Sur place, le mis en cause a été arrêté tandis que la voiture et son contenu ont été isolés pour enquête approfondie. Présenté avant-hier le mis en cause répondant aux initiales «L.A.», âgé de 50 ans, a été placé sous mandat de dépôt pour importation et détention illégale d’armes à feu et matériels de transmission de guerre.
S’agit-il d’une piste terroriste? Les enquêteurs n’écartent pas cette hypothèse même si aucune réponse n’a été apportée jusque-là étant donné que l’affaire, qui est désormais prise en main par la chambre d’instruction près le tribunal de première instance d’Oran, est en cours. En attendant le complément d’enquête, les observateurs se posent plusieurs questions.
Le port d’Oran constitue-t-il un centre de transit d’armes? Il est encore difficile d’avancer une quelconque conclusion, notent les services de sécurité ajoutant que les mesures de vigilance renforcées ces dernières années, sont très rigoureuses. Il convient de souligner que cette prise n’est pas la première au port d’Oran et c’est ce qui éveille d‘ailleurs les soupçons des observateurs.
En effet, le port d’Oran a enregistré deux tentatives de transit d’armes. La dernière en date remonte à samedi dernier et la première a été enregistrée quelques jours auparavant dans l’enceinte même de l’infrastructure portuaire d’Oran où un lot important d’armes à feu, composé de près d’une quarantaine de fusils de différents calibres, a été saisi.
Dans cette affaire, qui n’est pas encore près de révéler ses secrets et ses ramifications internationales, c’est un couple d’Algériens résidant en Espagne qui a été impliqué. Selon les premiers éléments de l’enquête, les armes saisies étaient destinées à la commercialisation locale, auraient révélé les mis en cause.
Les enquêteurs ne semblent pas accorder crédit aux déclarations des prévenus. «Les deux affaires portent le sceau de trafic d’armes transporté illégalement d’un pays vers un autre sans plus», explique-t-on.
Ainsi, les enquêteurs, qui n’écartent aucune piste, y compris celle du terrorisme, poursuivent leurs investigations en vue de préciser tous les tenants et les aboutissants des deux affaires, qui ont sérieusement ébranlé le port d’Oran en un laps de temps très court.
Aussi, les deux saisies opérées ont suscité l’éveil des services de sécurité. D’autant que les auteurs de ces tentatives de transit d’armes saisies ont opté pour le port d’Oran, une entité qui n’a pas été très touchée par le phénomène du terrorisme.
Pourquoi met-on l’accent sur une telle hypothèse? Selon certaines confidences, bien que le terrorisme soit à l’agonie, la vigilance et la prudence doivent être de mise.
Cela est d’autant plus vrai que la région d’Oran, relativement calme depuis le début du phénomène terroriste, peut aujourd’hui constituer une base arrière des maquis du centre du pays.
Les expériences des années passées ont révélé que le feu peut renaître de ses cendres. N’a-t-on pas arrêté, en 2007, un homme en possession de jumelles de guerre, s’apprêtant à rallier les maquis de Boumerdès via l’Agence routière d’Oran? N’a-t-on pas arrêté plusieurs groupes prêchant le djihad dans plusieurs mosquées d’Oran?
«Les exemples sont longs à énumérer», indique-t-on avant d’ajouter tout en s’exclamant: «Les armes proviennent d’Espagne! Là est toute la question qui exige des enquêtes approfondies vu que la péninsule ibérique n’est pas, elle aussi, épargnée par le terrorisme mondial!»
Ait Ouakli WAHIB