Découragé par l’absence de résultat dans sa mission en syrie, Lakhdar Brahimi va déposer sa démission

Découragé par l’absence de résultat dans sa mission en syrie, Lakhdar Brahimi va déposer sa démission

Sachant que Lakhdar Brahimi est déterminé à remettre le tablier, comme l’a confirmé un diplomate à New-York en déclarant qu’ “il va démissionner, il a pris sa décision mais nous ne savons pas quand elle sera formalisée”, le SG de l’ONU a réuni jeudi les représentants des grandes puissances pour agir en conséquence.

Découragé par les positions des uns et des autres, qui ne contribuent pas à faire avancer le dossier syrien, l’émissaire de l’ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie est sur le point d’annoncer sa démission, selon plusieurs diplomates en poste au siège des Nations unies à New York.

Devant cette situation, le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a reçu jeudi matin les ambassadeurs des cinq pays membres permanents du Conseil de sécurité pour évoquer la situation en Syrie et le sort du médiateur Lakhdar Brahimi, ont indiqué des sources diplomatiques. Alors que certains diplomates à l’ONU ont indiqué que l’émissaire onusien est sur le point de démissionner, un de ses collaborateurs a affirmé à l’agence AFP que celui-ci envisage effectivement de démissionner mais ne prendra pas de décision avant la mi-mai.

“M. Brahimi n’a pas démissionné, mais comme vous le savez, il a dit qu’il y pensait chaque jour”, a déclaré ce collaborateur, sous couvert de l’anonymat. Même son de cloche chez un autre diplomate du Conseil de sécurité, qui a précisé que Lakhdar Brahimi “va démissionner, il a pris sa décision mais nous ne savons pas quand elle sera formalisée”. Ceci étant, le porte-parole de l’ONU, Martin Nesirky a confirmé l’entretien de Ban Ki-moon avec les représentants des cinq grandes puissances, Etats-Unis, France, Russie, Chine, Royaume- Uni, mais a refusé de dire si M. Brahimi avait déjà averti l’ONU et la Ligue arabe de sa décision. Selon M. Nesirky, la discussion a porté sur “les efforts diplomatiques possibles pour mettre fin au conflit”, la mission d’enquête de l’ONU sur l’utilisation éventuelle d’armes chimiques dans ce conflit ainsi que sur “la situation humanitaire en constante aggravation en Syrie et dans les pays voisins”. L’ambassadeur britannique à l’ONU Mark Lyall Grant a confirmé de son côté à des journalistes que le sort de Lakhdar Brahimi avait été évoqué, ajoutant que cette réunion avec Ban Ki-moon “n’était pas uniquement consacrée à Brahimi”. Au cours de la réunion du P5 avec le secrétaire général, la possibilité a été évoquée que Ban Ki-moon puisse dans l’avenir “assumer un rôle plus actif” dans les efforts pour régler le conflit syrien. “L’idée est que le secrétaire général s’implique davantage par l’intermédiaire d’un des ses plus proches conseillers qui suivrait au jour le dossier syrien”, a expliqué un diplomate. Pour sa part, Lakhdar Brahimi pourrait assumer un rôle plus général de conseiller du secrétaire général de l’ONU pour le Proche-Orient, a ajouté ce diplomate. Pour rappel, l’émissaire de l’ONU et de la Ligue arabe a fait l’objet de critiques à la fois de la part de l’opposition et du régime syriens.

Le régime a annoncé la semaine dernière qu’il allait cesser de coopérer avec lui en sa qualité d’émissaire de la Ligue arabe, celle-ci ayant décidé fin mars de donner le siège de la Syrie à l’opposition. Le conflit en Syrie a fait au moins 70 000 morts, selon l’ONU, depuis le début, en mars 2011, du soulèvement contre le président Bachar al-Assad, et les deux camps sont plus loin que jamais d’une solution politique. La Russie et l’Iran continuent de soutenir le régime syrien, tandis que les Etats arabes, notamment les monarchies du Golfe, appuient les rebelles.

M T