L’Union africaine qui a toujours soutenu le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui, depuis l’éclatement du conflit au Sahara occidental, admis en 1982 au sein de l’organisation panafricaine, ne cesse de réaffirmer sa position constante relative à l’indépendance de ce territoire non autonome, dernière colonie en Afrique.
L’organisation panafricaine, mue par les principes de sa Charte, notamment en matière de décolonisation, fait toujours siens le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination, le respect des droits de l’homme dans les territoires occupés et la dénonciation de l’exploitation illégale par le Maroc de ses ressources naturelles.
La position de l’UA trouve son esprit dans les efforts menés pour le parachèvement, dans les plus brefs délais, de l’indépendance du Sahara occidental occupé par le Maroc, et ce par l’organisation d’un référendum, conformément aux résolutions pertinentes de l’organisation onusienne.
Le soutien de l’UA (ex OUA) à la population sahraouie, s’illustre en particulier par les éléments fondateurs de la Charte qui traitent notamment de la libération des territoires africains sous occupation étrangère. L’un des principaux axes de la charte panafricaine, adoptée et signée par les chefs d’Etat et de gouvernement du continent réunis à Addis Abeba (Ethiopie) le 25 mai 1963.
Afin d’éviter tout équivoque sur la question des frontières héritées du colonialisme, l’UA a réaffirmé « l’intangibilité des frontières héritées de l’époque coloniale comme principe fondateur de l’organisation panafricaine.
Lors de la première Assemblée ordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement qui s’est tenu au Caire du 17 au 21 juillet 1964, il a été adopté une résolution relative aux disputes des frontières entre pays africains.
En effet, considérant que les frontières des Etats africains, le jour de l’indépendance, constituent une réalité tangible, l’Assemblée a solennellement déclaré que tous les Etats membres doivent s’engager à respecter les frontières existantes lors de l’avènement de l’indépendance nationale.
Un partenariat UA-ONU pour le règlement du conflit
Dans l’impasse depuis plus de quatre décennies, en dépit des efforts des Envoyés personnels successifs du Secrétaire général de l’ONU, le règlement de ce conflit ainsi que l’application effective des résolutions du Conseil de sécurité, exigent, aux yeux des membres de l’Union, un engagement international effectif découlant sur un partenariat étroit entre l’UA et les Nations unies.
La dernière résolution adoptée par le Conseil de sécurité, le 28 avril 2015 (Ndlr: résolution 2218 (2015) sur le Sahara occidental), a amené le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’UA à réitérer l’engagement de l’UA « à poursuivre son projet de règlement rapide du conflit au Sahara occidental sur la base de la légalité internationale et des décisions pertinentes de l’OUA/UA.
Un plaidoyer a été également présenté par le CPS appelant à « une collaboration étroite avec les Nations unies afin de soutenir l’Envoyé personnel du Secrétaire général des Nations unies pour mener à bien son mandat ».
Néanmoins, le CPS a profondément regretté que le Conseil de sécurité de l’Onu n’ait pas tenu compte de la requête de l’UA demandant que son envoyé spécial pour le Sahara occidental, l’ancien président mozambicain, Joaquim Chissano, puisse s’adresser de vive voix lors de la réunion des quinze.
« Ce refus ne reflète pas l’esprit du partenariat stratégique entre l’UA et les Nations unies, en particulier entre le CPS et le CS des Nations unies, qui doit s’appliquer à toutes les questions de paix et de sécurité sur le continent africain, y compris le Sahara occidental », a indiqué le CPS.
Pourtant, en mars dernier, au terme d’une réunion au cours de laquelle a été examiné le rapport de la présidente de la Commission de l’UA, Nkosazana Dlamini-Zuma, sur l’évolution du processus de paix au Sahara occidental, des appels ont été lancés pour que l’ONU mette en oeuvre l’exécution rapide et effective des décisions pertinentes de l’ONU et de l’OUA/UA, devant conduire à l’organisation d’un referendum d’autodétermination pour le peuple du Sahara occidental.
L’UA a, à l’occasion, souhaité que l’Onu dénonce les exactions marocaines en termes de violations des droits de l’homme dont sont victimes les Sahraouis souvent torturés par leurs geôliers marocains.
En ce sens, le CPS a exhorté le Conseil de sécurité de l’ONU à prendre les mesures « nécessaires en vue d’élargir le mandat de la Mission de l’Onu au Sahara occidental (Minurso) à la surveillance des droits de l’homme ».
Soutien à la lutte du peuple sahraoui contre l’occupation
Distinguée, depuis sa création, par son attachement au parachèvement de la décolonisation du continent africain ainsi que par son soutien sans faille aux peuples en lutte pour la liberté et l’indépendance, l’UA a appelé la communauté internationale à apporter son « plein » appui aux efforts visant à surmonter « l’impasse actuelle ».
L’occupation et l’annexion forcée par le Maroc du Sahara occidental en 1975, qui constitue une violation de nombreuse résolutions des Nations Unies et de l’UA ainsi que des principes d’intangibilité des frontières coloniales et de l’avis de droit de la Cour Internationale de Justice, est qualifiée par l’organisation panafricaine de « déni durable du droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance ».
Le Maroc a montré au-delà du moindre doute qu’il ne veut toujours pas d’une solution pacifique, démocratique, viable et durable au conflit du Sahara Occidental, alors que L’OUA avait réagi avec vigueur à l’intransigeance du Maroc en admettant la République arabe sahraouie démocratique (RASD) en son sein en 1982, en qualité de membre à part entière.
Depuis lors, les efforts africains ont doublé en faveur de la question sahraouie, en vue d’une décolonisation au Sahara occidental, à même d’accélérer le processus d’intégration économique et politique du continent.
Pleine coopération de la République sahraouie avec l’UA
Qualifié de « grand succès » le soutien inconditionnel des pays membres de l’UA au droit du peuple du Sahara occidental à l’autodétermination, la militante sahraouie des droits de l’homme Aminatou Haidar, a indiqué que cela confirmait de nouveau « la juste cause du peuple du Sahara occidental dans sa lutte pour l’indépendance ».
Même gratitude exprimée par le président sahraoui, Mohamed Abdelaziz, qui a salué la désignation par l’UA de, Joaquim Chissano, envoyé spécial pour le Sahara Occidental, exprimant la considération » de son pays pour le suivi « permanent » dont a bénéficié le dossier du Sahara Occidental de la part de l’UA.
En sa qualité de membre de l’UA, la RASD a participé activement avec les pays voisins dans la consolidation et l’efficacité des structures régionales de sécurité et en combattant le crime organisé international et autres menaces, en conformité avec ses obligations d’Etat membre de l’Union africaine.