Déclarations sur des ex chefs d’Etat : La justice poursuit Saïd Sadi pour «diffamation»

Déclarations sur des ex chefs d’Etat : La justice poursuit Saïd Sadi pour «diffamation»
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Le procureur de la République près le tribunal de Sidi M’hamed, a requis l’ouverture d’une information judiciaire contre l’ancien président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), Saïd Saadi, après ses déclarations relatives à deux ex-chefs d’Etat et une personnalité nationale, a indiqué, hier, un communiqué du parquet de la République.

«Le procureur de la République près le tribunal de Sidi M’Hamed a requis, conformément à la loi, l’ouverture d’une information judiciaire contre M. Saïd Saadi du chef de diffamation», souligne le communiqué. L’ouverture de l’information judiciaire intervient «suite aux informations rapportées par certains médias, relatives aux déclarations faites par M. Saïd Saadi lors d’une conférence-débat qu’il a animée à Sidi Aich (Bejaia) au cours de laquelle il a imputé à l’ex-chef d’Etat, feu Ahmed Ben Bella, et à l’ex-chef d’Etat, feu Ali Kafi ainsi qu’à la personnalité nationale et historique Messali El Hadj, des faits portant atteinte à leur honneur et à leur considération», précise le communiqué. Il est également expliqué que cette décision a été prise «compte tenu du fait que ces propos rendent leur auteur passible de poursuites pénales pour diffamation» et que « le délit de diffamation est consommé dès lors que les propos diffamatoires ont été rendus publics et que cette publicité donne compétence, à tout tribunal dont le ressort duquel l’accès aux faits incriminés est rendu possible ». Saïd Sadi a, pour rappel, sévèrement critiqué, avant-hier, Messali Hadj, Ali Kafi et Ahmed Benbella. «Benbella était un agent de Fethi Dib, patron des services secrets égyptiens», a déclaré l’ancien président du RCD.

«Ali Kafi qui n’a jamais été congressiste à Ifri en 1956, était aveuglé par la haine anti-kabyle. Cela relève du pathologique», avait déclaré Saadi.

A propos de Messali, Saïd Sadi s’est dit doublement choqué : «J’ai été choqué lorsque l’aéroport de Tlemcen a été débaptisé au nom de Messali, qui a pourtant dirigé un Mouvement armé contre l’ALN durant la révolution. Ce n’est rien d’autre qu’une prime à la trahison. Je suis tout autant choqué par l’attitude de l’ONM qui s’est mue dans un silence après que le président français, François Hollande, eut déclaré lors de sa visite à Tlemcen qu’il était temps de réhabiliter Messali», dit-il avant de poursuivre : «J’ai écrit à François Hollande pour lui demander ce qu’il penserait si j’appelais la France à réhabiliter le maréchal Pétain». Invité par une association locale, Saïd Sadi a animé une conférence sur le thème «Vallée de la Soummam : terrain de guerre, mémoire d’avenir».

«C’est la falsification de l’Histoire qui m’a incité à prendre mon bâton de pèlerin. J’ai décidé en toute conscience de me mettre à l’écriture de notre Histoire, car c’est un acte citoyen.

En ces moments d’incertitudes qui pèsent sur la Nation, le référent historique est vital», a affirmé le conférencier. Ce dernier a axé son intervention sur trois événements historiques qu’a vécue la Vallée de la Soummam : l’insurrection d’El Mokrani et Cheikh Aheddad en 1871, la grève des travailleurs de la mine de Timezrit, qui a duré neuf mois en 1953 et le congrès de la Soummam .