Le membre du comité central du FLN, Si Affif, qui a gardé le silence sur les déclarations de Saâdani, a décidé de sortir de sa réserve et de réagir au nom de ceux qui se définissent comme la troisième voie pour sortir de la crise du parti.
“Nous dénonçons énergiquement les déclarations de Saâdani qui ont semé la tension au sein de la société et auprès de toutes ses composantes”, a-t-il déclaré à Liberté. Ils refusent que le parti, qui est un facteur de stabilisation et de régulation, soit transformé en instrument pour déstabiliser des institutions du pays, voire du pays lui-même.” Pays qui a retrouvé sa sérénité et sa stabilité grâce aux sacrifices d’hommes et de femmes jaloux de leur souveraineté et de leur liberté.
Si Affif a considéré ces déclarations, qui n’honorent pas le FLN, inopportunes et dangereuses, dans le sens où elles replongent le pays dans un contexte politique et sécuritaire préjudiciable et “offrent une occasion à ceux qui ont toujours agi pour déstabiliser notre pays et le soumettre à leurs exigences”. Il regrette d’ailleurs que certaines puissances, qui donnaient l’Algérie comme modèle en matière de lutte contre le terrorisme, aient changé leur position au point de recommander à leurs concitoyens d’éviter l’Algérie, considérant que le pays est devenu “infréquentable et insécurisé”.
Et Si Affif de demander : “Peut-on pardonner à celui qui porte atteinte, quelles que soient les raisons, à la crédibilité du pays et de ses institutions en entraînant un parti majoritaire, respectable de par son histoire, son combat pour un État souverain, dans cette aventure politique dangereuse guidée par des considérations strictement personnelles ?” Il dit refuser que le parti serve d’outil dans des règlements de compte et considère que “les dégâts sont tellement grands qu’on ne peut fermer les yeux sur de tels dérapages, notamment à la veille d’une échéance politique déterminante pour le devenir d’une nation qui a été suffisamment agressée durant son histoire”.
Revenant à la situation du parti, l’ancien président de la commission des AE de l’APN a estimé que le FLN n’a jamais été aussi troublé et divisé ; ce qui nécessite en urgence de laisser le soin aux vrais militants à mettre fin à cette mascarade en élisant une nouvelle direction, même provisoire, en attendant le prochain congrès prévu dans moins d’une année. Ces déclarations sonnent, pour lui, comme une remise en cause des acquis de la période de règne du Président, surtout en matière de sécurité. Et de lancer dans la foulée un appel à tous les militants pour barrer la route à ces manœuvres qui portent atteinte au parti et au pays. Tout comme il sollicite la conscience des hautes autorités et des militants pour se mobiliser afin d’opérer “un réajustement salutaire pour instaurer un nouveau climat, plus serein et responsable, et d’éviter que le FLN ne sombre davantage dans une aventure politique suicidaire”. Les membres du CC de la troisième voie appellent enfin le Président à prendre ses responsabilités en autorisant la tenue, rapidement, du CC pour élire une nouvelle direction. Cela d’autant qu’il ne manque que l’autorisation administrative. Et pendant ce temps, nous apprenons que l’homme par qui est arrivé “le scandale”, Amar Saâdani, se trouve, encore une fois, en France. On ne sait cependant pas s’il s’agit d’un voyage familial ou d’affaires.
D B