Décès par inhalation de monoxyde de carbone, Responsables mais pas coupables ?

Décès par inhalation de monoxyde de carbone, Responsables mais pas coupables ?

L’inhalation du monoxyde de carbone provenant d’appareils de chauffage défectueux continue de décimer des familles entières en Algérie. Mais peut-on faire endosser la responsabilité aux citoyens, lorsque le ministère du Commerce laisse les producteurs et importateurs de ces appareils écouler librement leurs marchandises sur le marché ?

Il y a quelques jours, Benbada avait indiqué que 55.000 appareils de chauffage ont été bloqués par les services de contrôle au niveau de plusieurs ports du pays. Parce qu’ils ne répondent pas aux normes de sécurité.

Importés pour la plupart de Taiwan, ces appareils sont, en fait, contrefaits. Il s’agit d’une tricherie dans le montage des SKD et CKD. Les conséquences, tout un chacun les connaît. Plusieurs décès ont été enregistrés, voire des familles entières sont mortes par inhalation de monoxyde de carbone.

Le ministre du Commerce a précisé que c’est grâce au décret exécutif relatif à l’obligation faite aux producteurs et aux importateurs de porter toutes les informations sur l’emballage du produit que les services de contrôle ont réussi à découvrir le pot au rose.

Néanmoins, il n’a à aucun moment informé qu’une plainte a été déposée par ses services contre les opérateurs importateurs. Pourtant, ils sont identifiés. Et c’est sciemment qu’ils ont fait entrer cette marchandise au pays en usant d’astuces. A savoir mêler les appareils contrefaits à ceux de bonne qualité pour tromper la vigilance des contrôleurs.

En d’autres termes cela signifie que ces importateurs sont coupables d’homicide volontaire, puisque l’introduction d’appareils de chauffage et autres chauffe-eau contrefaits sont à l’origine du décès de plusieurs personnes et ces importateurs le savent pertinemment bien.

Sous d’autres cieux, l’affaire aurait provoqué un tollé et fait couler beaucoup d’encre. Voire susciter la colère de la classes politique et les associations de protection du consommateur, qui en plus des pouvoirs publics se seraient portés partie civile.

Mais chez nous, le ministre du Commerce impute tout le temps la responsabilité et de la hausse des prix et des accidents domestiques au citoyen. Si les services de contrôle envahissaient de manière efficace les quelques localités où ses produits sont vendus, à l’instar d’El Hamiz, dans la banlieue de la capitale ou à « Dubaï » à El-Eulma dans la wilaya de Sétif, ils auraient saisi la quasi-totalité de la marchandise, car non accompagnée de garantie si ce n’est celle dite « de marche ».

Dans le cas qui nous intéresse, il s’agit bel et bien d’homicide, et de non-assistance à personne en danger. Ce qui est réprimé par la loi.

Faouzia Ababsa