Décès Ebosse: Quel avenir pour la JSK ?

Décès Ebosse: Quel avenir pour la JSK ?
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Après l’euphorie éclair née de la belle performance ramenée en première journée d’Oran à la faveur d’un succès sur le MCO, la JS Kabyle est vite retombée dans ses travers.

Après la mort du Camerounais

Malgré elle ! Et pour des considérations extra-sportives. Défaite dans sa «tombe» par l’USM Alger samedi dernier, la JSK ne savait pas qu’elle allait également être secouée, voire bouleversée par le drame de la disparition tragique et horrible de son buteur camerounais, Albert Ebossé. Touché mortellement par un projectile lancé des tribunes juste à la fin du match, la bêtise humaine a mis fin aux jours du Camerounais. Le club kabyle est du coup, en deuil. Les joueurs, le staff technique et l’ensemble des dirigeants sont abattus psychologiquement. Logique dans de pareilles circonstances. Comment les joueurs puissent désormais fouler la pelouse du stade du 1er-Novembre de Tizi Ouzou ou prendre leur bain dans les douches de l’enceinte en question sans leur… Ebossé. Chaque coin du stade leur fait sans doute rappeler de beaux souvenirs du merveilleux et surtout très sympathique Ebossé. Enthousiaste, plein d’humeur et doté d’un esprit jovial, le joueur était l’ami de tous. Difficile d’imaginer la JSK sans le Camerounais. C’est le sentiment ressenti par tous les joueurs, techniciens et dirigeants. Les témoignages des joueurs sont les mêmes : la disparition d’Ebossé et tragique, ils n’arrivent toujours pas à réaliser. Sous le choc, les joueurs auront de grandes difficultés à reprendre le service. La compétition étant à l’arrêt après la décision de la FAF en guise de réaction à la mort d’Ebossé, les responsables de la JSK vont essayer d’exploiter ce laps de temps pour tenter de remonter le moral des joueurs. La vie continue. Le football aussi. Y parviendront-ils ? Pas si sûr. D’autant que l’entraîneur Hugo Boss, en personne, est extrêmement affecté par l’incident de samedi dernier. Le technicien belge n’arrive toujours pas à s’en remettre. A ses dirigeants, il avait laissé entendre qu’il n’est plus en mesure de poursuivre sa mission. Dans ces conditions, il précise ne plus être en mesure de travailler. Dans une déclaration à la presse belge, Broos semble très incertain quant à son avenir. Ses propos en témoignent : «J’hésite beaucoup, beaucoup, beaucoup…» Les dirigeants doivent absolument mettre les bouchées doubles en vue de raisonner Broos. Ce sera toutefois difficile dans la mesure où l’intéressé voit désormais sa vie menacée dans les stades algériens. C’est le cas aussi pour les joueurs étrangers de l’équipe, à l’instar de l’Irakien Karrar et le Mauritanien Moulay. Ces deux derniers, secoués par la mort d’Ebossé, sont rentrés chez eux. Un départ motivé, bien évidemment, par le sentiment de l’insécurité. Légitime, car ces joueurs ont accepté de s’émigrer pour nourrir leurs familles. Ils ne veulent pas revenir chez les leurs dans un cercueil. Comme c’est le cas pour le défunt Ebossé. C’est dire combien la direction kabyle a du pain sur la planche pour espérer regrouper sa composante (joueurs et staff technique) et les remettre par la même occasion au travail en prévision de la reprise de la compétition.   M. Fayçal

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-Ne pas garder la tribune au-dessus du tunnel inoccupé

-ne pas utiliser la chenille de sécurité

 

Les 2 erreurs fatales des organisateurs

La mort d’Albert Ebossé fera tâche d’huile. Et pour longtemps. Très longtemps. L’image de l’Algérie est ternie. Toutes les tentatives des officiels de véhiculer une image saine d’une société où la violence s’installe doucement mais dangereusement, volent désormais en éclats. Toutes les déclarations de faire croire que les responsables dans le système footballistique national acquièrent graduellement de la compétence avec l’avènement du (pseudo) professionnalisme, sont bel et bien du bla-bla. Le professionnalisme est l’aboutissement des compétences et non pas le contraire. Toute la chaîne est défaillante. Ebossé en a fait les frais. Ce samedi au stade du 1er-Novembre de Tizi Ouzou, les organisateurs, chacun dans sa propre tâche, n’ont pas fait convenablement leur boulot. Deux erreurs fatales (à Ebossé) suscitent les interrogations. La première est la gestion de l’évacuation des supporters après le coup de sifflet final. Les joueurs ont commencé à quitter le terrain pendant que les supporters demeuraient amassés dans les gradins situés à côté du tunnel. La Logique, la rationalité, la prudence et le bon sens font que les organisateurs devaient éloigner les supporters pour leur barrer la route à commettre des bêtises. Les images montrent bien que les joueurs dont Ebossé se dirigeaient vers les vestiaires alors que des projectiles pleuvaient des tribunes. Il faut souligner aussi l’attitude indulgente des responsables du stade qui ont permis l’ouverture d’une tribune en chantier, il s’y trouvait des objets tranchants. Les chargés de l’organisation ont également commis une grossière erreur en matière de protection des joueurs. Dans des matchs de cette envergure où la pression est énorme et où les supporters sont excités, il fallait ériger une chenille jusqu’au terrain pour sécuriser davantage les joueurs, les entraîneurs et tous ceux ayant accès à la main courante. Plusieurs matches de la JSK à Tizi ont enregistré la mise en place de chenille. Pourquoi pas cette fois-ci ? Négligence mortelle.

M. Fayçal