Le génie tire sa révérence
Zinou n’est plus. L’un, sinon le plus brillant des percussionnistes algériens, de son vrai nom Zineddine Slim Djelloul, s’est éteint mercredi dernier au soir, suite à une longue maladie.
Une foule nombreuse, composée de plusieurs figures du paysage musical, s’est déplacée le lendemain jeudi au cimetière de Beni Messous à Alger, pour accompagner le défunt à sa dernière demeure.
On le savait souffrant depuis quelques temps, voire même hospitalisé, des semaines durant, à l’hôpital d’Aïn Benian, le mythique drabekdji a rendu l’âme, rejoignant ses vieux potes de la percussion, des maîtres de la trempe de Ali Debbah dit Alilou ou encore Sid Ahmed Boumya, plus connu sous le sobriquet de Papou.
Doté d’un talent «divin», comme le souligne Abdelkader Kerbache, maître dans le genre et un vieux routier de la scène musicale, aujourd’hui à la retraite, Zinou avait de son vivant étonné par un jeu rythmique extraordinaire, maniant, comme à plaisir, tous les rythmes qui tombaient dans son oreille.
«C’est un musicien qui avait révolutionné la percussion, non seulement par sa maîtrise de tous les modes, mais grâce aussi à sa capacité de créer de nouveaux rythmes» témoigne M. Kerbache, très affecté par la disparition d’un cher compagnon.
Car si Zinou s’est mis dans la poche, toutes les structures de la musique classique algérienne (Chaâbi et Andalou) c’est plutôt dans la chanson variété qu’il fera exploser son savoir-faire.
On se souvient de sa mine de poupin souriant, crevant la scène avec un jeu phénoménal, rythmant, et de quelle manière, les récitals des grandes figures de la chanson tant algérienne, qu’arabe aussi. Que se soit avec Warda El Djazaïria avec qui il a fait un gros parcours, El Hachemi Guerouabi, Boudjemaâ El Ankis, Siham Younes et d’autres encore, qu’on ne peut intégralement citer faute d’espace. Un talent qui lui a valu l’intégration des orchestres de la Radio nationale, et la participation dans plusieurs orchestres symphoniques.
A rappeler que le défunt est issu d’une grande famille de musiciens. Son père Mustapha a fait les beaux jours de la carrière du fondateur du Chaâbi Hadj El Anka.