Ammar Gharsalla, chômeur quadragénaire, a succombé lundi à ses blessures après s’être immolé par le feu, le 5 janvier dernier, devant le gouvernorat de Gafsa. Il avait expliqué son geste par le chômage qui gangrène la région.
AFP – L’homme qui avait tenté de se suicider en s’immolant par le feu devant le gouvernorat de Gafsa, région du centre ouest de la Tunisie ravagée par le chômage, est décédé, a-t-on appris mardi de source hospitalière.
Ammar Gharsalla, un quadragénaire père de trois enfants, souffrant de brûlures étendues au troisième degré est décédé lundi à midi, a précisé Fakher Eluati, surveillant général de l’hôpital pour grands brûlés de Ben Arous, en banlieue sud de Tunis.
Sa dépouille a été transportée à l’hôpital Charles Nicole à Tunis pour une autopsie, a-t-il encore ajouté.
M. Gharsalla avait décidé de faire le sacrifice de sa vie par le feu le 5 janvier, le jour où trois ministres du nouveau gouvernement tunisien étaient en visite dans la région.
Selon des sources locales, l’homme faisait avec d’autres chômeurs un sit-in depuis plusieurs jours devant le gouvernorat et avait demandé à rencontrer les ministres.
Après sa tentative de suicide, des heurts avaient éclaté entre des jeunes armés de pierres et les forces de l’ordre, mais le calme était revenu le lendemain.
Deux jours après la tentative d’Ammar Gharsallla, un homme âgé d’une cinquantaine d’années avait tenté lui aussi de s’immoler par le feu devant le gouvernorat de Bizerte (nord).
L’homme, connu pour avoir des antécédents psychiatriques, avait été transporté dans un état très grave à l’hôpital régional Bougafta, selon une source hospitalière.
Plusieurs tentatives d’immolation par le feu ont eu lieu en Tunisie au cours de l’année écoulée. L’acte revêt une très forte charge symbolique car c’est l’immolation de Mohamed Bouazizi, un vendeur ambulant de Sidi Bouzid (centre) qui avait déclenché la révolution tunisienne le 17 décembre 2010.