bdennour Bekka, ancien ministre de la jeunesse et sports et ancien officier de l’armée est mort, hier, à l’âge de 78 ans. C’est une figure marquante du mouvement sportif national. Youssef Zerarka revient sur son parcours exemplaire.
Ebruitée par ses proches au petit matin, la triste nouvelle s’est rapidement répandue via le téléphone et les réseaux sociaux, plongeant le monde du sport et de la politique dans la tristesse. Avec la disparition d’Abdennour Bekka, c’est une figure exemplaire de l’Algérie qui s’éclipse.
L’homme avait dirigé le ministère des Postes et des Télécommunications entre juillet 1980 et janvier 1982 avant de présider aux destinées des secteurs de la jeunesse et des sports entre janvier 1982 et janvier 1984. Il s’en va en laissant l’image d’un responsable intègre et propre jusqu’à la moelle.
Son irruption dans le monde sportif algérien postindépendance se fait à travers la direction du sport militaire. Lorsque, miné par des éliminations à répétition des compétitions africaine et internationales (Jeux olympiques et Coupe du monde), le football algérien plonge dans une crise existentielle, c’est l’armée qui en préside les destinées.
A la tête de la FAF en 1975
En vertu de cet état d’urgence footballistique qui n’ose pas dire son nom, le commandant Abdenour Bekka est désigné en juin 1975 à la tête de la Fédération algérienne de football. Renforcée par le « civil » Omar Betrouni, l’équipe nationale militaire devient de facto — et au pied levé — l’équipe « A » et enlève, avec panache, la médaille d’or des Jeux méditerranéens de 1975 (Alger) contre la France.
Fort de la médaille en vermeil aux Jeux méditerranéens de 1975, Abdennour Bekka est maintenue à la tête de la FAF. Une réflexion est engagée à cette période au sujet de l’intégration des clubs civils au sein des entreprises nationale. C’est l’ébauche de la réforme sportive de 1976-77.
En mars 1977, le diplomate Djamal Houhou est nommé à la tête du ministère de la Jeunesse et des Sports. Entre autres choix décidés par le ministre, l’emprise grandissante de l’administration centrale sur les fédérations sportives.
Un sens prononcé de l’engagement
Abdennour Bekka s’irrite de ce qu’il considère comme un rétrécissement des prérogatives des fédérations et démissionne de la FAF. Il rejoint son corps d’origine, La Défense, avant de revenir, deux années plus, dans l’uniforme civil de ministre des P et T, puis de ministre de la Jeunesse et des sports.
Là où il est passé, Abdennour Bekka a fait montre d’un sens prononcé de l’engagement. Qu’il s’agisse du directeur des sports militaires, du président de la FAF, de ministre ou de patron du Comité olympique algérien (1983-1984), le défunt a toujours sans reproches. Dans son cas, la formule ‘’servir et non se servir’’ était loin d’être une formule pompeuse et un slogan creux.
« Tout au long de son parcours, Abdennour Bekka a donné le meilleur de lui-même. Les résultats de ses secteurs (au moment de ses passages) parlent pour lui », note Noureddine Youb qui a travaillé sous sa responsabilité au MJS.