Le roi Mohammed VI a adressé jeudi un message de condoléances au président algérien Abdelaziz Bouteflika à la suite de la mort de du premier président algérien Ahmed Ben Bella, décédé mercredi à l’âge de 96 ans, a annoncé l’agence marocaine de presse MAP.
Une message similaire a été envoyé par le souverain marocaine la fille du défunt Mme Mehdia Ben Bella, selon la même source.
S’adressant à M. Bouteflika, le roi du Maroc a souligné que la disparition de ce leader historique n’est pas seulement une perte pour le peuple algérien, mais aussi une perte pour la fraternité maghrébine dans ses racines profondément établies et aussi pour la nation arabe à laquelle il s'(était) dévouée pour la défense de son unité et sa grandeur.
Dans son message à la famille Ben Bella, le roi Mohammed VI a abondé dans le même sens affirmant que Ben Bella avait milité pour le rapprochement entre les deux peuples et pour l’édification du Maghreb arabe uni, dont le processus en cours est en panne depuis de nombreuses années.
Il s’agit d’une perte cruelle non seulement pour l’Algérie mais pour le Maroc et le Maghreb, a-t-il écrit à la famille Ben Bella.
Nous ressentons avec vous la cruauté de la perte qui n’a pas affecté uniquement votre honorable famille et le peuple algérien frère (…), mais elle a aussi touché le Maroc, qui a perdu en lui un grand militant avec lequel il entretenait des liens solides (…) et un citoyen maghrébin attaché à l’esprit de fraternité et défendant les intérêts supérieurs de sa Nation arabe, selon la même source.
Le 27 septembre 1962, Ahmed Ben Bella était devenu président du conseil national de la Révolution algérienne (CNRA), chef du gouvernement. Elu à la présidence le 15 septembre 1963, puis renversé en 1965, il n’a été libéré qu’en 1980.
Ben Bella présidait depuis 2007 le Groupe des sages de l’Union africaine.
Le Maroc et l’Algérie entretiennent des relations tendues depuis plusieurs décennies à cause essentiellement du conflit du Sahara occidental, Rabat reprochant à Alger son soutien au front Polisario, un mouvement armé qui revendique l’indépendance de cette ancienne colonie espagnole annexée par le royaume en 1975.
Le roi Mohammed VI a demandé au chef du gouvernement Abdelilah Benkirane de le représenter vendredi à Alger aux obsèques du président Ahmed Ben Bella, en compagnie d’une délégation d’hommes politiques marocains, selon le ministre de la Communication Mustapha El Khalfi.
En 2011, les deux pays ont tenté un début de rechauffemenent de leurs relations à travers un échange de délégations ministérielles, mais ces dernières n’ont toutefois pas réussi à rouvrir les frontières maroco-algériennes fermées depuis 1994.
La frontière entre les deux pays – qui court sur plus de 1.500 km de la Méditerranée au Sahara – a été fermée en 1994 après un attentat islamiste à Marrakech (sud du Maroc) que Rabat avait imputé aux services secrets algériens.