Décembre,Les Premiers ministres turc, tunisien et libyen attendus à Alger

Décembre,Les Premiers ministres turc, tunisien et libyen attendus à Alger

En cette fin d’année 2012, l’Algérie connaît un afflux diplomatique inédit depuis l’indépendance. Le nombre de visites officielles et de haut niveau à Alger, prévues rien que pour décembre prochain, atteste du nouveau rang auquel les bouleversements spectaculaires dans la région ont propulsé notre pays.

Une source proche de la présidence le confirme par ailleurs : «Vous avez certainement remarqué la fréquence et la qualité des visites dans notre pays depuis quelques semaines : Clinton, Romano Prodi, Christopher Ross, le Premier ministre italien, etc. Ceci dit, le mois de décembre sera surbooké !» Ainsi, et en plus de la visite d’Etat du président français, François Hollande, prévue du 19 au 21 du mois, avec escale à Annaba, il n’y aura pratiquement pas de répit pour Bouteflika à partir du 3 décembre, date de la première desdites visites officielles qu’inaugurera le Premier ministre tunisien, Hemadi Jebali. Son homologue libyen, Ali Zaidan, suivra juste après et ce ne sera que le début. D’autres visites, de haut niveau, sont confirmées pour ce même mois de décembre.



Il s’agit du Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, de l’émir du Qatar, Cheikh Hamad Ben Khalifa al Thani, du président égyptien, Mohamed Morsi, ainsi que du président indonésien. «D’autres visites sont prévues dans l’agenda mais pas encore confirmées pour le moment.» Autant de visites en si peu de temps est en soi un événement pour un pays «boudé» pendant longtemps par la communauté internationale, les pays les plus importants du moins. Qu’est-ce qui explique alors ce véritable ballet diplomatique à Alger ? Assurément, les opportunités d’investissement qu’offre le marché algérien y sont pour beaucoup. La visite de Hollande a bénéficié à titre d’exemple d’une préparation minutieuse sur le plan économique. Ce souci d’efficacité est d’ailleurs attesté par la dernière visite en date de l’émissaire de l’Elysée, l’ancien Premier ministre français, Jean-Pierre Raffarin, dépêché le 24 novembre dernier à Alger.

Le Qatar, de son côté, a «arraché » quatre gigantesques projets d’investissement en Algérie au moment où les Turcs et les Egyptiens ne cachent plus leur intérêt respectif au très attractif marché algérien. Certes. Mais la chose économique n’explique pas tout. Il faut dire que les conséquences directes du désastre occasionné par ce qu’on appelle «le printemps arabe» sont à nos frontières à l’est et au sud du pays.

L’anarchie en Libye, la faiblesse du régime en Tunisie et, du moins, l’incapacité des nouvelles autorités dans ces deux pays à protéger nos frontières communes, devenues très perméables pour les barons de la contrebande mais surtout pour Al Qaïda, ont fini par créer un foyer de conflit qui inquiète le monde entier : le Mali. La crise malienne, qui a même éclipsé la chronique crise afghane, ne peut en effet être résolue, d’une manière ou d’une autre, sans passer par Alger, le seul Etat fort dans la région.

K. A.