Début hier de la 4e session du Comité bilatéral frontalier algéro-nigérien : Sécurité et développement

Début hier de la 4e session du Comité bilatéral frontalier algéro-nigérien : Sécurité et développement
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Les travaux de la 4e session du Comité bilatéral frontalier algéro-nigérien ont débuté hier sous la coprésidence du ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, M. Daho Ould Kablia, et son homologue nigérien, M. Abdou Labo.

Les travaux de cette rencontre de deux jours se poursuivent à huis clos et seront sanctionnés par la signature d’un accord de coopération bilatérale comprenant plusieurs aspects. Au terme de la session, les deux ministres de l’Intérieur animeront une conférence de presse. La 3e session du comité s’était tenue en décembre 2008 à Tahoua, au Niger. Le comité bilatéral est un mécanisme de coopération frontalière institué par le protocole d’accord signé à Alger le 30 octobre 1997. Il a notamment pour missions l’identification, la mise en œuvre de projets de développement dans les zones frontalières et la réinsertion socio-économique des populations nigériennes déplacées dans le Sud algérien. A noter que l’ordre du jour de la 4e session du comité comporte la coopération administrative transfrontalière, la coopération en matière de sécurité, de libre circulation des personnes et des biens, ainsi que la coopération dans les domaines économique, social, culturel, éducatif, sportif, sanitaire et environnemental.

Ould Kablia :

«Le Comité frontalier algéro-nigérien a donné des résultats appréciables»

Le Comité bilatéral frontalier algéro-nigérien a donné des « résultats appréciables » dans différents domaines de la coopération, a indiqué hier le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, M. Daho Ould Kablia.

« Il est permis de constater que ce mécanisme de coopération exceptionnel a donné des résultats appréciables dans différents domaines de la coopération bilatérale, notamment par un renforcement de la concertation bilatérale frontalière », a affirmé M. Ould Kablia. Le ministre a cité, dans ce contexte, la sécurisation de la zone frontalière par le renforcement de la coordination en matière de lutte contre le terrorisme et contre la criminalité transnationale organisée, la coopération entre services de sécurité frontaliers, la circulation des personnes et des biens et la coopération entre les walis et les gouverneurs frontaliers. Il a relevé également la coopération en matière de développement économique, notamment dans les domaines de l’agriculture et de l’hydraulique, « particulièrement sensible dans cette région sahélo-saharienne », ainsi que dans le domaine de la formation professionnelle spécialisée. Pour M. Ould Kablia, cette 4e session du comité est l’occasion pour ce mécanisme de procéder à une « évaluation exhaustive » de l’état d’avancement des décisions arrêtées et de tracer de nouveaux jalons dans les perspectives de la coopération bilatérale entre les deux pays. Par ailleurs, le ministre de l’Intérieur a relevé avec « satisfaction » la qualité de la coopération bilatérale et multilatérale entre les pays du champ (Algérie-Niger-Mali-Mauritanie) pour lutter dans la région du Sahel contre le terrorisme, le trafic de drogue, la criminalité organisée et la prolifération des armes, qui, a-t-il dit, a connu un « développement dangereux » suite à la crise en Libye. M. Ould Kablia a rappelé que les pays du champ ont pu engager une initiative « courageuse » et « heureuse » par la mise en place d’un mécanisme de concertation et de coordination de l’action opérationnelle de lutte contre l’insécurité, en l’occurrence le Comité d’état-major opérationnel conjoint (CEMOC) et la Cellule de fusion et de liaison (UFL) pour le renseignement. Il a souligné que ce mécanisme vient illustrer « le sens de la responsabilité historique » des autorités des pays du champ pour garantir la stabilité et la sécurité, relevant qu’il consacre par ailleurs « la totale liberté d’initiative » de ces pays « dans toute action de partenariat ouverte vers d’autres pays, que ce soit en matière de lutte contre le terrorisme ou que ce soit en matière de renforcement du développement économique et social dans la région ». Au plan des relations algéro-nigériennes, M. Ould Kablia s’est félicité de la qualité des relations de coopération et d’amitié qui lient les deux pays « depuis déjà plusieurs siècles ». Le ministre de l’Intérieur a relevé dans ce cadre que les relations algéro-nigériennes « ont été toujours dominées par le souci de promouvoir la paix, la stabilité, la sécurité, la solidarité, la prospérité et le développement au profit des deux peuples particulièrement des populations frontalières ».

M. Abdou Labo : «Des dispositions pour sécuriser les 900 km de frontières terrestres»

Le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur du Niger, M. Abdou Labo, a indiqué hier à Alger que l’Algérie et le Niger ont pris de nouvelles dispositions pour renforcer la sécurité dans leur espace frontalier. M. Labo a souligné qu’en raison des évènements survenus dans un pays voisin, « l’aspect sécuritaire demande à être renforcé » entre l’Algérie et le Niger et « principalement au niveau des frontières ».

Le ministre nigérien, qui répondait à une question relative aux nouvelles mesures prises par Alger et Niamey pour faire face aux nouveaux défis sécuritaires apparus suite à la crise en Libye, a assuré que l’accent avait été mis sur « tout ce qui peut contribuer à la sécurité et à la paix » entre les deux peuples et au niveau des frontières. Il a précisé, dans ce contexte, qu’il est prévu la mise en place de « patrouilles mixtes » le long des frontières et le renforcement des échanges de renseignements entre les secteurs de la défense et de la sécurité. M. Labo a ajouté qu’il est attendu de la présente session du Comité bilatéral frontalier, le renforcement de la coopération transfrontalière, avant de souligner que la relation entre les deux pays est « au beau fixe » et que les deux pays qui partagent près de 900 km de frontières terrestres « accordent une attention toute particulière à tous ce qui se passe à ces frontières ».

Selon le ministre nigérien de la Communication et des Nouvelles technologies de l’information : « L’expérience algérienne dans le domaine des TIC est riche en enseignements »

L’expérience algérienne dans le domaine des TIC est « riche en enseignements », a déclaré hier à Oran le ministre de la Communication et des Nouvelles technologies de l’information de la République du Niger.

« La modernisation du secteur des TIC est très avancée en Algérie », a observé M. Salifou Labo Boucher, après avoir visité le Centre du Réseau multiservices (RMS) et l’Institut national des télécommunications et des TIC d’Oran. « L’expérience algérienne est riche en enseignements pour la réforme élaborée dans le domaine des TIC au Niger », a-t-il affirmé en insistant sur « la consolidation de la coopération entre les deux pays ». Cette expérience est « très bénéfique pour le Niger comme pour tous les pays du continent africain dans le cadre de la coopération Sud-Sud », a ajouté M. Salifou qui a souligné, à ce propos, « l’excellente » qualité de la formation dispensée par l’Institut spécialisé d’Oran (ITO). L’ITO, a-t-il rappelé, a déjà formé 59 étudiants nigériens depuis sa création en 1971, dont la majorité occupent aujourd’hui des postes de « haute responsabilité » dans le secteur des TIC, à l’instar du président du Conseil national de l’Autorité de régulation multisectorielle (El-Mustapha Aboubaker). Le ministre, qui est également allé à la rencontre d’un groupe d’étudiants nigériens en cours de formation à l’ITO, a indiqué que la coopération avec l’établissement d’Oran sera mise à profit pour la création de la future Ecole internationale des télécommunications du Niger, notamment. « Le Niger a besoin de s’appuyer sur l’expérience algérienne, et n’a pas besoin d’aller plus loin que l’Algérie », a-t-il souligné en notant que « les deux pays frères (Niger et Algérie) sont réunis autant du point du vue géographique qu’historique et culturel ».

M. Ould Kablia à propos des réformes politiques : « Le processus consolidera l’Etat et approfondira la démocratie »

Le processus de réformes politiques engagées par l’Algérie consolidera l’Etat et approfondira la démocratie, a indiqué hier à Alger le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, M. Daho Ould Kablia. Le ministre a mis en exergue la décision du Président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, d’engager des réformes politiques « structurelles » et « profondes », menées dans le cadre de « la plus large concertation » et touchant différents volets de la vie politique nationale. « C’est là, il n’y a aucun doute, un processus de réformes historiques qui viendront consolider l’Etat, approfondir la démocratie, renforcer l’Etat de droit, la décentralisation et les libertés individuelles et collectives », a-t-il souligné. Ce processus de réformes « ouvrira la voie à un avenir de prospérité et de concorde nationale à la mesure des ambitions et des aspirations du peuple algérien », a ajouté M. Ould Kablia, pour qui les réformes constituent le « meilleur rempart » contre les divers périls qui guettent aujourd’hui les Etats africains et plus particulièrement ceux de la sous-région. Dans ce cadre, le ministre a relevé avec « satisfaction » l’importance accordée par les autorités algériennes et nigériennes à la promotion et à l’approfondissement de la politique de décentralisation qui, a-t-il dit, garantit une participation « effective » et « fructueuse » des citoyens à la gestion des affaires publiques au niveau local. M. Ould Kablia a indiqué que de nombreux pays du monde arabe et d’Afrique doivent faire face à l’émergence récente d’un vent d’instabilité « qui, sous couvert de revendications de plus de démocratie et de droits, somme toute souvent légitimes, dissimule des desseins inavoués pernicieux et met en péril l’existence de nos Etats et de nos peuples en tant que nations ». « Ce vent d’instabilité risque de compromettre les acquis sociaux, politiques et économiques de nos peuples et de nos citoyens, acquis réalisés au prix de durs sacrifices de la nation entière », a-t-il mis en garde. Pour le ministre, « cette situation nouvelle, au danger particulièrement sournois, qui a déjà mis à rude épreuve le devoir national de vigilance de certains pays arabes, nous appelle à plus de solidarité et de concertation pour conjurer la collusion entre ce nouveau défi et les forces du chaos que sont le terrorisme et la criminalité transnationale organisée ».