Le procès de l’affaire Sonatrach 1 s’est ouvert, dimanche matin, au tribunal criminel d’Alger peu avant 10 heures du matin.
Les juges auront à auditionner 19 prévenus dont des hauts responsables notamment l’ancien dirigeant de Sonatrach Mohamed Meziane et ceux de sociétés étrangères pour des faits liés à la « corruption ».
Parmi les accusés figurent aussi le patron du groupe allemand Contel Algérie Funkwerk, El Smail Mohamed Réda, ainsi que 8 directeurs exécutifs de Sonatrach dont Amar Zenasni, responsable du transport par pipeline, et le directeur des activités d’amont Belkacem Boumediène.
Au box des accusés 4 entreprises étrangères ayant bénéficié « frauduleusement » de marchés publics, au préjudice de Sonatrach.
Parmi les chefs d’accusation retenus contre les accusés dont 7 en détention, figurent « association de malfaiteurs », » passation de marchés en violation de la législation et des règlements en vigueur, « octroi d’avantages injustifiés à autrui », « augmentation de prix dans des contrats avec une entreprise publique », « détournement de deniers publics » et « blanchiment d’argent et corruption ».
Selon l’arrêt de renvoi, les faits concernent 5 marchés « frauduleux » d’une valeur de 1.100 milliards de centimes accordés par l’ex PDG de Sonatrach au groupe allemand Contel Algérie Funkwerk Pletarc dans le cadre d’un projet d’acquisition d’équipements de télésurveillance et de protection électronique des complexes du groupe national à travers le pays.
Ces contrats ont été accordés dans le cadre du gré à gré en contrepartie d’actions acquises au profit des deux fils du patron de Sonatrach, Fawzi et Réda Méziane, dans le groupe Contel, selon la même source.
Le groupe Contel Algérie Funkwerk Pletarc et son patron El Smail Djaafar Mohamed Réda, principal accusé dans cette affaire, a obtenu des privilèges injustifiés alors que ses offres étaient plus élevées que celles des autres soumissionnaires.
Le groupe Sonatrach, selon l’arrêt de renvoi toujours, a conclu un marché jugé douteux avec Saipem Algeria (Italie) pour la réalisation du gazoduc liant l’Algérie à l’Italie (Sardaigne).
L’enquête a révélé qu’un des fils de Mohamed Meziane travaillait comme conseiller, depuis 2006, auprès du patron de Saipem Algérie, Tullio Orsi.
A noter que ce dernier est poursuivi par le parquet de Milan dans le cadre d’une affaire de corruption impliquant le groupe pétrolier italien ENI dont Saipem est une filiale.
Le marché, d’une valeur de 586 millions de dollars, a été sous traité à une société française PIE CAPAG, par Saipem, sa rivale dans la consultation limitée ouverte par Sonatrach, fait ressortir l’arrêt de renvoi.