Initié par les Américains au début des années 2000, le Flintlock est un exercice strictement militaire organisé annuellement et de manière tournante dans l’un des pays du Sahel
Le commandant de l’Africom a affirmé qu’il continuerait à favoriser le leadership régional de l’Algérie à travers les exercices militaires régionaux.
Organisé sous l’égide du commandement américain de l’Afrique (U.S Africa Command), l’exercice militaire international Flintlock 2013, a débuté hier, selon l’état-major mauritanien. C’est ce qu’a indiqué le colonel Mohamed Ould Cheikh Ould Boidda, coordinateur de l’opération, à l’agence mauritanienne de presse (AMP), ajoutant que les manoeuvres, qui dureront trois semaines, et qui auront lieu à l’est de la Mauritanie, verront la participation des unités et instructeurs venant de 20 pays d’Afrique et d’Occident.
Le responsable mauritanien ne précise pas si l’armée algérienne va prendre part ou non à ces entraînements. Initié par les Américains au début des années 2000, le Flintlock est un exercice strictement militaire organisé annuellement et de manière tournante dans l’un des pays du Sahel. L’intérêt porté par l’Oncle SAM à la région du Sahel ne date pas d’hier. Au début des années 2000, les rapports des services de renseignements américains avançaient que 25% des 400 combattants étrangers capturés en Irak venaient d´Afrique. Le Flintlock a pour objectif le renforcement des capacités opérationnelles des forces armées dans la lutte contre le terrorisme, le trafic de drogue et le banditisme. L’Algérie a participé à plusieurs reprises à cet exercice. Il n’est pas exclu qu’elle prenne part à cet exercice au moins pour deux raisons. La première est qu’elle n’a rien à voir avec l’intervention militaire, dénommée «Serval» que mène actuellement l’armée française au nord du Mali.
La seconde est qu’il y a un rapprochement certain entre Alger et Washington en matière de lutte contre le terrorisme et les fléaux transfrontaliers. Ce rapprochement a été exprimé à plusieurs reprises aussi bien par les responsables militaires américains que algériens. Le dernier en date a été souligné par le futur chef du Commandement militaire américain pour l’Afrique (Africom). Elogieux, le général David Rodriguez a déclaré devant le Congrès que l’Algérie est le leader régional qui dispose des capacités permettant de coordonner les efforts des pays du Sahel face aux menaces à la sécurité transnationale.
Interrogé par les sénateurs sur le rôle de l’Algérie dans la lutte contre le terrorisme et comment envisagerait-il la coopération algéro-américaine face à la situation au Mali, M.Rodriguez a répondu d’emblée que l’Armée algérienne est la plus capable de celles de tous les pays d’Afrique du Nord. En tant que tel, «je considère l’Algérie comme un leader régional, capable de coordonner les efforts des pays du Sahel pour faire face aux menaces à la sécurité transnationale», a-t-il affirmé. La connaissance dont dispose l’Algérie quant à la situation sur le terrain dans le nord du Mali est inestimable pour les Etats-Unis, a soutenu ce général américain qui avait dirigé le commandement conjoint de la Force internationale d’assistance à la sécurité en Afghanistan.
Citant les quelques attaques terroristes perpétrées contre des cibles occidentales en Algérie ainsi que celles déjouées par l’armée algérienne, M.Rodriguez a rappelé celle commise contre le site pétrolier de Tiguentourine en janvier dernier.
A ce propos, le général américain a reconnu le succès de la riposte algérienne en soutenant en termes clairs que les forces de sécurité algériennes ont réussi à vaincre les terroristes qui détenaient des otages dans l’installation gazière d’In Amenas.
Cependant, a-t-il tenu à préciser, pour s’assurer de la poursuite de la coopération de l’Algérie sur la crise du nord du Mali, toute solution militaire doit être autorisée par l’ONU, bénéficier d’un soutien international et utiliser des forces africaines. Est-il concevable pour les Américains de ne pas faire participer à l’exercice Flintlock un partenaire aux capacités aussi avérées? Surtout que le général Rodriguez l’a bien signifié: il a avancé que s’il venait à être confirmé à la tête d’Africom, il continuerait à favoriser le leadership régional de l’Algérie à travers notamment, la tenue de dialogues bilatéraux de haut niveau et les exercices militaires régionaux.