La campagne électorale en perspective des élections législatives du 10 mai prochain débute officiellement aujourd’hui. Les différents partis politiques et autres indépendants en course à la députation auront trois semaines pleines pour tenter de séduire les Algériens sur la solvabilité de leurs programmes et les solutions aux différentes préoccupations qu’ils comptent soumettre une fois élus au Parlement.
En effet, les concurrents se livreront, 21 jours durant, une vraie bataille à travers les wilayas du pays, en vue de gagner la confiance des citoyens et les amener à voter en leur faveur. D’ailleurs, ce sont tous les prétendants qui affûtent leurs armes à la veille du lancement de la campagne, en mobilisant les différents candidats pour se rapprocher des citoyens des quatre coins du pays.
Côté logistique, tout semble fin prêt, selon l’administration et la Commission nationale de surveillance des élections législatives (CNSEL), chargée de veiller au bon déroulement des opérations. Supports d’affichage, créneaux de passage dans les médias lourds publics (radio et télévision), salles et espaces réservés aux meetings sont mis à la disposition des 44 formations politiques pour faire connaître leurs programmes et candidats auprès des électeurs.
Côté réglementaire, les principales dispositions contenues dans la loi organique portant régime électoral stipulent, outre la durée de la campagne strictement fixée à 21 jours, un accès équitable aux supports médiatiques et l’interdiction de faire campagne en dehors du délai imparti à cet effet.
En outre, le texte interdit, à moins de soixante-douze heures avant le scrutin, la publication et la diffusion de sondages portant sur les intentions de vote des électeurs et les cotes de popularité des candidats. Pour la communauté nationale établie à l’étranger, cette interdiction intervient cinq jours avant le jour du scrutin. L’utilisation d’un procédé publicitaire commercial à des fins de propagande durant la période électorale est également interdite.
La nouvelle loi définit également les surfaces publiques réservées à l’affichage des candidatures, de manière équitable, à l’intérieur des circonscriptions électorales et interdit toute autre forme de publicité en dehors des emplacements réservés à cet effet. Concernant le financement de la campagne, ils devront exclusivement provenir des contributions des partis politiques, de l’aide éventuelle de l’Etat accordée équitablement et des revenus du candidat, plafonnant les dépenses de campagne pour chaque liste de candidats aux élections législatives à un million de dinars par candidat.
Le même texte de loi prévient contre « tout geste, attitude, action ou autre comportement déloyal, injurieux, déshonorant, illégal ou immoral, l’usage malveillant des attributs de l’Etat est interdit ». A défaut de quoi, les contrevenants seront soumis aux dispositions pénales détaillées à travers 27 articles portant sur des peines d’emprisonnement et différentes amendes à l’encontre de tout contrevenant.
En chiffres, plus de 2 053 listes de candidatures, dont 1 842 sous l’égide de 44 partis politiques et 211 autres au titre de listes de candidats indépendants se disputeront les 462 sièges à pourvoir dans la prochaine Assemblée. 500 observateurs internationaux, dont 120 observateurs de l’UE, 200 de l’UA, 100 de la Ligue arabe, 10 de l’ONU et 20 de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), en plus des deux délégations des ONG Carter et NDA superviseront le déroulement des échéances.
Mokrane Chebbine