Education, Santé…
Les syndromes d’un malaise social
C’est devenu une coutume. Décidément, il ne se passe pas une année sans que des secteurs ne plongent dans des débrayages.
Les secteurs de l’Education et de la Santé sont peut-être les plus affectés par cet engrenage, mais bien d’autres corporations sont également en effervescence, les psychologues, les vétérinaires, les paramédicaux et les universitaires pour ne citer que ceux-là.
Si cela renseigne sur un profond malaise qui ronge certains secteurs, il n’en demeure pas moins que la précarité des équilibres entre la tutelle et les différents intervenants sont mis en exergue. Les syndicats autonomes de l’Enseignement et de la Santé ont défrayé la chronique en cette année 2010.
Certes, les enseignants ont repris les chemins des cours après plusieurs semaines de débrayage, mais cela ne règle pas pour autant le problème. La non satisfaction de leurs revendications n’écarte pas des rebondissements.
Quant aux médecins, ils persistent et signent. Trois mois de débrayage, et la détermination des syndicalistes du SNPSP et du SNPSSP semble prendre de l’ampleur face à l’intransigeance de la tutelle qui fait fi de leurs doléances. Une situation qui n’arrange en rien le commun des Algériens.
Alors que les élèves des différents paliers frôlent l’année blanche, les malades eux sont livrés à eux-mêmes dans les hôpitaux. Un engrenage infernal dont, touscomptes faits, seuls les citoyens subissent les répercussions néfastes.
A présent, le malaise persiste, car toutes les tentatives de désamorcer la situation ont été vouées à l’échec. Aussi légitimes soient-elles, les revendications des médecins et des enseignants sont celles de tous les Algériens dont le pouvoir d’achat est érodé par l’inflation et la situation socioprofessionnelle précarisée par la dégradation de certains facteurs économiques dans le pays.
Cependant, l’attitude adoptée par les ministères de tutelle concernés n’a fait qu’exacerber la tension. Les enseignants, qui ont regagné les rangs de l’école sous le poids de la menace, ne donneront jamais le meilleur d’eux-mêmes pour prodiguer un enseignement de qualité pour nos écoliers. Des médecins sous-payés ne sauraient prendre en charge efficacement les patients.
En somme, les grèves à répétition sont certes les symptômes d’un malaise social, mais il renseigne sur l’éclosion d’une liberté syndicale, bien que minime, mais très bénéfique à l’exercice démocratique.
Seulement, la Centrale syndicale, qui a banni toute forme de protestations et prôné le dialogue comme seule voie de règlement des conflits, handicape l’action des syndicats autonomes.
Par : Mokrane Chebbine