Les mécaniciens de la Société nationale de transport ferroviaire (SNTF) ont débrayé hier. Ils disent avoir été lésés et «marginalisés», lors de la réunion tenue avant-hier au siège de la direction générale de l’entreprise entre les représentants des sections syndicales des cheminots et le directeur général de la SNTF.
Hier matin, le trafic ferroviaire a été complètement paralysé dans la région d’Alger. A part quelques trains, conduits par des inspecteurs qui ont assuré quelques navettes tôt dans la matinée, aucune autre rame n’a pu rallier sa destination en ce début de semaine où les gares ferroviaires des banlieues est et ouest de la capitale sont prises d’assaut par des milliers de voyageurs Plus d’une centaine de mécaniciens et conducteurs ont observé cet arrêt de travail qui a surpris tous les usagers du train. Ainsi, les voyageurs qui prennent quotidiennement le train ont dû se rabattre sur d’autres moyens de transport.
Une situation qui n’a pas manqué de créer un véritable cafouillage dans les gares routières et sur les routes où des embouteillages terribles ont fini par avoir raison des nerfs des automobilistes. A propos de ce débrayage inopiné, le chargé de communication du syndicat des conducteurs, que nous avons rencontré hier, explique que «les mécaniciens sont marginalisés et lésés par la direction générale ainsi que les représentants des sections syndicales».
Ce syndicaliste indique qu’«à la fin de la réunion d’avant-hier, le ministre des Transports a instruit le directeur général de la SNTF de dégager une délégation de syndicalistes qu’il a promis de recevoir aujourd’hui. Mais nous avons constaté que notre plate-forme de revendications n’est pas associée.
C’est la raison pour laquelle les mécaniciens ont opté pour un débrayage aujourd’hui», a expliqué le syndicaliste. Notre source a ajouté que «les mécaniciens sont prêts à surseoir à leur mouvement de protestation si la direction générale s’engage à prendre en charge notre plate-forme de revendications et à l’exposer au ministre des Transports». Par ailleurs, les grévistes ont exigé la présence du directeur des ressources humaines de la SNTF au dépôt d’Alger «afin qu’il s’engage devant tous les mécaniciens à prendre en charge leurs revendications». Les mécaniciens revendiquent une augmentation de la prime de traction de 30 % du salaire de poste pour les mécaniciens
de ligne et de 15 % pour les mécaniciens manœuvres T2, la révision du point indiciaire des mécaniciens de ligne et de l’aide-conducteur, l’augmentation de la prime de kilométrage pour les mécaniciens de manœuvre T2
et l’augmentation de la prime de risque à
5 000 DA, actuellement de 700 DA. Le président du syndicat des conducteurs de trains, M. Hamadache, s’est contenté de dire que «c’est à la direction générale d’assumer ses responsabilités».
Mohammed Zerrouki