Pour la seconde journée, le trafic des trains a été paralysé dans la capitale. Les conducteurs de locomotive de la région d’Alger poursuivent toujours leur mouvement de grève.
Hier encore, la gare Agha était déserte. Sur les lieux, les trains étaient immobilisés et les quais vides. Dans la salle d’attente, pas de voyageurs et même les guichets étaient fermés. Seuls quelques vigiles sont là à informer les voyageurs sur les éventuels départs de certains trains de longs trajets. «Le train d’Oran de midi a été annulé, il ne partira que vers 15h. Revenez l’après-midi», lance l’un d’entre eux à un quinquagénaire qui traînait de lourds bagages. Selon lui, aucun train n’est sorti de la gare depuis sept heures du matin. Pourtant, poursuit-il, «un service minimum est normalement assuré !» Les conducteurs de train poursuivent toujours leur mouvement de grève, initié mardi dernier. Sur les lieux, aucun gréviste n’était présent. Un mouvement de grève que la direction de la SNTF (Société nationale des transports ferroviaires) déplore. «Cette grève a été déclenchée par les conducteurs de locomotive sans aucun respect des procédures légales et réglementaires», précise-t-on dans un communiqué. Et d’ajouter qu’aucune revendication n’a été exprimée par les grévistes. Selon la SNTF, «certaines sources syndicales affirment que ce mouvement serait lié au licenciement d’un conducteur de locomotive, responsable d’un accident ferroviaire ». Ainsi, la direction dément formellement une telle information précisant qu’«aucune mesure disciplinaire n’a été prise à l’encontre de cet agent». D’ailleurs, poursuit le communiqué, «la commission de discipline ne devra examiner son cas que le 3 octobre prochain». Mise en place après l’accident ferroviaire survenu le 22 août 2011 sur la ligne Alger-Constantine, à l’entrée de la gare de Corso, la commission d’enquête «a conclu la responsabilité pleine et entière de ce conducteur de train de voyageurs qui circulait à une vitesse de 103 km/h alors qu’elle était restreinte à 30 km/h», rappelle la SNTF. Un accident qui avait, poursuit-on, causé la mort du chef de train et blessé 45 personnes, en plus des dégâts matériels. «La SNTF ne saurait tolérer une situation préjudiciable, tant à l’intérêt général qu’à celui de l’entreprise et de ses travailleurs.» Elle affirme, par ailleurs, qu’elle reste néanmoins ouverte à tout dialogue constructif dans un cadre organisé et réglementaire.
R. N.