Le personnel de la Société de gestion des services et infrastructures aéroportuaires (Sgsia) entame son 2e jour consécutif de protestation «exigeant» le départ de leur premier responsable.Ces derniers ont ainsi décidé ce matin de poursuivre leur mouvement de grève entamé la veille, et ce, jusqu’à la satisfaction de leurs revendications, a-t-on appris auprès des grévistes. Regroupés dans l’enceinte de l’aéroport Houari-Boumediene, les employés de la Sgsia réclament le départ du P-DG de l’entreprise, Tahar Allache, à qui ils reprochent «le comportement inadmissible» et des «dépassements» à leur encontre. Ils «exigent» également le retour de 12 travailleurs licenciés «abusivement» et la levée des sanctions à l’encontre de 33 autres travailleurs. Les grévistes ont arrêté les tapis roulants de transport des bagages, les escalators et éteint certains écrans d’affichage, au niveau du hall de départ des vols internationaux, a constaté un journaliste de l’APS sur place. Une réunion devant regrouper un collectif de travailleurs grévistes avec une commission du ministère des Transports est «prévue durant la matinée». Contacté par l’APS, le premier responsable de la Sgsia s’est refusé à toute déclaration. Des voyageurs rencontrés sur place ont exprimé leur inquiétude car, ils ont estimé être «otages» de cette situation «préjudiciable» qui leur causera «certainement des retards, voire même des annulations de vols». Autre reproche : les recrutements qui se font en dehors du circuit de l’Agence nationale (Anem).
Ce collectif a relevé la mauvaise gestion de la société et «certaines affaires qui ne sont pas conformes à la loi avec des transactions passées de gré à gré». En attendant une réponse favorable des instances concernées, les travailleurs de la Société de gestion des services et infrastructures aéroportuaires exige la mise en place d’une commission par la Centrale syndicale pour enquêter d’abord sur la gestion de la dernière section syndicale et un audit de la gestion du Comité des participations. Les travailleurs estiment que beaucoup d’argent a été dépensé et ne leur a pas servi et ils demandent la tenue d’une assemblée pour élire un syndicat représentatif. Les grévistes revendiquent l’application du code du travail, notamment ses articles 5 et 6 qui stipulent «le respect de l’intégrité physique et morale des travailleurs et de leur dignité» et «la protection contre toute discrimination pour occuper un poste qui doit se faire sur des critères basés sur l’aptitude et le mérite». Le collectif propose d’engager des poursuites judiciaires contre le PDG. Hier, l’aéroport international d’Alger
a connu une pagaille indescriptible. Seul un service minimum a été assuré d’autant que les programmes des vols vers les destinations à l’étranger ont été maintenus. Néanmoins, les bus, les passerelles, les tapis à bagages ont été bloqués, causant d’énormes perturbations à toute la chaîne de gestion de l’aéroport et impactant les vols de toutes les compagnies.
R. N.