Le groupe parlementaire du PT dénonce la censure qui a touché l’intervention de sa députée, Nadia Chouitem.
Les débats sur le Plan d’action du gouvernement se sont poursuivis, hier, à l’APN. Mais contrairement à la première journée et une bonne partie de la deuxième journée, les interventions des députés, avant-hier soir et hier matin, ont été faites dans un climat tendu. Raison: la demande d’une parlementaire du Parti des travailleurs (PT) l’organisation d’élections législatives anticipées.
Avant-hier soir, les députés du FLN ont tenté de perturber l’intervention de la députée du PT, Nadia Chouitem qui dénonçait les attaques des parlementaires du parti majoritaire contre les partisans des législatives anticipées, en tapant sur la table.
Son intervention sera, en outre, censurée par la Télévision nationale. Hier matin, elle ne s’en est pas encore remise du «choc» qu’elle a subi. Devant les journalistes, elle a dénoncé la censure. «C’est une atteinte à l’immunité parlementaire et à la liberté d’expression du député», indique-t-elle. Elle a condamné le comportement des députés du FLN, reprochant au président de l’APN, Mohamed Larbi Ould Khelifa, son silence face à ce comportement, qualifié d’«idiotie» et de «baltaguia politique».
La même députée précise que «l’un des députés FLN a même osé enlever sa veste et était peut-être prêt à m’agresser». En fait, ce qui a mis les députés du parti majoritaire dans cette colère est la revendication de la tenue d’élections législatives anticipées. Nadia Chouitem estime que «ce comportement conforte notre position quant à la nécessité d’organiser des législatives anticipées». Ce que contestent les parlementaires du FLN et du RND et même indépendants. Car au moment où la députée du PT déverse sa colère, un député indépendant s’en prenait, dans son intervention dans le cadre des débats, sous les applaudissements de ses collègues, aux «trotskistes», aux «islamistes» et aux «laïcs» qui demandent la dissolution de l’APN.
En vérité, cette demande affole le FLN qui domine l’Assemblée. Un député de ce parti, que nous avons interrogé, a eu cette réponse, en allusion à Louisa Hanoune, secrétaire générale du PT: «Quand on participe à une élection et on sort avec un taux humiliant de 1% des suffrages, la morale aurait voulu que la moindre des choses soit de rentrer chez soi et se taire au lieu de demander la dissolution de l’APN.»
Pour ceux qui évoquent la nécessité de législatives anticipées pour permettre aux nouvelles wilayas issues du découpage administratif d’être représentées, notre interlocuteur rappelle que «le découpage de 1984 n’a pas été suivi de législatives anticipées». Ici, c’est le président du Mouvement populaire algérien (MPA), Amara Benyounès qui est visé. Ce qui est aussi relevé dans les débats sur le Plan d’action du gouvernement qui se poursuivent jusqu’à demain, jeudi, est le fait que les députés du FLN se sont distingués dans leurs interventions par des critiques à l’égard de certains secteurs.
Selon des observateurs, ces critiques sont destinées à redorer le blason de cette Assemblée considérée comme une simple chambre d’enregistrement des projets du gouvernement. Des instructions seraient données à ces députés pour faire preuve de critiques superficielles, mais sans toucher le fond des choses.