DÉBATS SUR LA LOI DE FINANCES 2013 Les députés interpellent le ministre sur la relance du marché financier

DÉBATS SUR LA LOI DE FINANCES 2013  Les députés interpellent le ministre sur la relance du marché financier
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Les députés de l’Assemblée nationale ont poursuivi hier le débat sur la loi de finances 2013. L’occasion a été donnée, pour beaucoup d’entre eux, de revenir sur des problèmes régionaux qui persistent dans leurs wilayas. A l’exception de certain cas, la plus grande partie des interventions a survolé les aspects économiques et financiers de cette loi, et se sont focalisés sur des aspects sociaux reflétant ainsi les souffrances des populations dans plusieurs régions.

«On ne peut pas avoir une économie solide sans mener une réflexion profonde sur la mise en place d’une politique économique de territoire», dira Omar Allilat, vice-président de la commission des finances. Ayant eu à étudier cette loi pendant plusieurs semaines, M. Allilat dira que «l’aspect positif de cette loi repose sur les initiatives portant sur la ré-industrialisation du pays».

«Il est temps de le concrétiser et surtout de tenir compte des dernières données très inquiétantes du recensement économique qui révèlent que plus de 56% du tissu économique est versé dans le commerce, ce qui démontre l’inexistence d’investissement générateurs de richesses et d’emplois», a-t-il dit.

Il trouve également grave que l’Algérie à travers ses banques finance l’importation au lieu d’orienter ces fonds à l’investissement productif. «80% des crédits accordés aux banques sont injectés dans les opérations d’importation, ce qui est inadmissible dans la situation actuelle», a-t-il affirmé.

De son côté, Mohamed Baba Ali, député du RND, regrette «l’absence et l’inefficacité de la bourse algérienne et l’inexistence d’un marché financier proprement dit».

Il a appelé à «la nécessité de relancer la bourse algérienne et d’inciter les entreprises privées à s’impliquer davantage dans les opérations de bourse étant donné que c’est l’un des moyens pour renforcer les capitaux». Il a appelé le ministère des Finances à «mettre en place des garanties supplémentaires pour préserver l’épargne national et les investissements».

Pour lui, l’économie algérienne continue de dépendre de la fiscalité pétrolière, ce qui nécessite «des mesures d’encouragement des secteurs agricoles, industriels et touristiques». En déplorant la bureaucratie de l’administration, le député a regretté «la mobilisation de la devise pour l’importation alors que cela devrait être orienté vers l’augmentation des capacités industrielles des investisseurs». Le député s’est interrogé sur «l’impact des fonds algériens placés à l’étranger et sur le rôle des banques étrangères installées en Algérie qui n’ont jamais été impliquées dans le financement du commerce extérieur».

Pour lui, la crise qui secoue l’Europe ne va pas épargner l’Algérie considérée comme principal fournisseur de matière première de ces pays. «Faisons la rupture avec l’économie des dépenses et de dettes, pensons à une économie de croissance dans un marché financier développé capable de générer des richesses», a-t-il suggéré. Pour lui, «le sud algérien n’a pas besoin de plan spécial qui n’a jamais été appliqué mais c’est une région qui a besoin d’un développement local au même titre que toutes les autres régions du pays».

Pour Djeloul Djoudi, du Parti des travailleurs (PT), la LF «ne traduit pas la volonté du gouvernement qui veut répondre aux attentes et préoccupations urgentes des Algériens».

«Il y a une importante réduction des budgets des secteurs stratégiques, ce qui contredit les déclarations du gouvernement qui veut régler les problèmes des Algériens», a-t-il indiqué. «Outre l’éducation où la demande d’emploi est très importante, le budget de la santé a été revu à la baisse alors qu’une demande pressante de médicaments et d’intensification de soins est attendue.

Il en est de même pour la formation professionnelle et autres», a-t-il dit. M. Djoudi a relevé l’absence de «bilan chiffré sur les réductions successives d’impôts accordées aux entreprises privées et leur impact sur le budget de l’Etat». Pour lui, cette loi ne contient «aucune mesure pour relever le pouvoir d’achat des Algériens en dépit de l’importance de cette revendication».

N. B.