Débat télévisé aujourd’hui dans la campagne présidentielle Française,Dernier espoir des partisans de Sarkozy

Débat télévisé aujourd’hui dans la campagne présidentielle Française,Dernier espoir des partisans de Sarkozy

Les derniers sondages donnent toujours une confortable avance à François Hollande, avec de 53 à 54% des voix le 6 mai.

Convaincus de la supériorité de leur champion, les partisans de Nicolas Sarkozy croient fermement, contre tous les sondages, que son débat télévisé aujourd’hui contre François Hollande permettra de faire mentir les pronostics, à quatre jours du 2e tour de la présidentielle. Publiquement, rien n’est encore joué. Et tout ce que l’entourage du président compte d’élus, de ministres ou de cadres répète qu’une «surprise» est encore possible. Mais à l’abri des micros et des caméras, le moral des troupes de la majorité est au plus bas. Les derniers sondages donnent toujours une confortable avance à François Hollande, avec de 53 à 54% des voix le 6 mai. Alors, à quelques jours du second tour, certains se prennent à imaginer un K.O. télévisuel qui transformerait l’actuelle «chronique d’une mort annoncée» en récit d’une reconquête miraculeuse. «Oui», a répondu lundi enthousiaste la ministre du Budget Valérie Pécresse, il est possible de retourner le large avantage accordé par les sondages au candidat socialiste. «Il faut lui faire dire ce qu’il n’a pas envie de dire, c’est-à-dire que rien, aucune des promesses qu’il a faites dans cette campagne n’est financée, aucune ne peut être réalisée». «Hollande n’est pas à la hauteur de Sarko, c’est clair», juge le député de droite Jacques Myard, pour qui «quand ils seront face à face, tout le monde verra la différence». «Ce débat va montrer qu’ils ne jouent pas dans la même division», assure le ministre Thierry Mariani. François Hollande, dit-il «va être obligé de sortir de son attitude ‘je ne prends parti sur rien, je reste flou sur tout »». Energique jusqu’à l’agressivité, jouant le tout pour le tout, Nicolas Sarkozy aborde ainsi le débat en boxeur face au judoka François Hollande, déjà installé dans ses habits de président qui jouera la carte de la «force tranquille», estime ainsi Philippe Labro dans le quotidien le Figaro. Depuis des mois, les ténors de la droite font monter la pression autour de ce duel en instruisant un procès en hypocrisie et lâcheté contre François Hollande. Le secrétaire général du parti présidentiel UMP, Jean-François Copé a raillé un candidat «embusqué et planqué». Nicolas Sarkozy lui-même ne s’est pas privé de montrer ses muscles. De façon très crue en privé, rapportent ses proches. «Je vais l’exploser», «je ne le lâcherai pas», «les Français veulent le match, ils vont l’avoir», a-t-il clamé ces dernières semaines. «Hollande est nul!», a même confié Nicolas Sarkozy à un journaliste du Monde, avant de le démentir. Publiquement, le chef de l’Etat a mis les formes.

«Ce n’est pas un combat de rue, ni la guerre», «j’irai calmement à ce débat républicain», a-t-il assuré dans la presse ou lors de ses meetings. Mais sa volonté d’en découdre avec son rival socialiste est restée la même. «Il va falloir que François Hollande fasse ce qu’il déteste: être franc», a-t-il lâché. De son côté, le candidat socialiste a indiqué s’attendre à un rendez-vous «rugueux», mais ne veut pas garder de ce débat «des phrases qui pourraient être autant d’insultes ou de mises en cause». Le président-candidat a paru tellement sûr de sa force dans ce type d’exercice qu’il lui a même proposé trois débats.