Débat sur les perspectives économiques de l’Algérie, “L’Algérie a besoin de petites et moyennes entreprises compétitives”

Débat sur les perspectives économiques de l’Algérie, “L’Algérie a besoin de petites et moyennes entreprises compétitives”

Selon le P-DG de General Electric, la compétitivité économique passe par la formation des ressources humaines et le développement des PME.

Le débat sur les perspectives économiques de l’Algérie, organisé lundi à l’hôtel Hilton (Alger)  par The Economist Events, en collaboration avec General Electric, a mis en évidence le potentiel de croissance dans les secteurs de l’énergie, la santé et le développement des infrastructures. Les conférenciers ont souligné également la nécessité pour notre pays d’améliorer son attractivité, en simplifiant le climat des affaires.

Dans son intervention sur l’évaluation des perspectives économiques de l’Algérie et en comparaison avec les tendances mondiales, Jean-Louis Martin, responsable des études macroéconomiques au Crédit agricole, constate que l’Algérie est assez peu affectée par l’environnement mondial, pour autant que les prix du pétrole restent soutenus et que les cours des autres matières premières, notamment les produits agroalimentaires, ne montent pas trop.  Jean-Louis Martin a notamment souligné la forte dépendance de l’économie algérienne aux hydrocarbures. Il évoque la progression rapide des importations qui a pour conséquence l’effritement de l’excédent du compte courant.

Pour lui, la substitution aux importations n’est pas une solution. Tentée en Amérique latine, au Brésil et en Argentine, cette politique n’a pas donné de bons résultats.

Elle s’est traduite, au contraire, par un ralentissement de la croissance, les opérateurs économiques cherchent surtout à préserver leur rente. Les barrières à l’entrée ne sont pas également le bon remède. La piste la plus prometteuse, selon le responsable des études macroéconomiques au Crédit agricole, est la diversification des exportations, reconnaissant toute la difficulté de l’opération dans un pays pétrolier. Il cite le Mexiques et l’Indonésie comme de bons exemples à suivre. Jean-Louis Martin avance des conditions pour réussir cette politique de diversification des exportations.

“Un code de l’investissement attractif, un système tarifaire qui ne pénalise pas les importations d’intrants des secteurs exportateurs et des salaires relativement bien tenus.” Le responsable des études macroéconomiques au Crédit agricole note que “l’Algérie n’a pas progressé dans le classement Doing Business de la Banque mondiale, alors que l’attractivité intrinsèque du pays est assez forte”.

Il constate aussi que les banques en Algérie, en particulier les banques privées, ont surtout une activité de financement de commerce extérieur. “Elles ne remplissent pas complètement leur rôle”, a-t-il indiqué, estimant qu’une des difficultés de financement des Pme en Algérie c’est qu’elles n’ont pas accès, suffisamment, aux marchés publics.

Or, l’accès aux marchés publics serait certainement un facteur de sécurité pour les banques. Pour Jean-Louis Martin, l’accélération de la croissance et la création d’emplois passeront par le secteur privé. Du coup, il suggère de simplifier les procédures administratives, de faciliter l’accès aux pme aux marchés publics et enfin améliorer l’attractivité aux investisseurs étrangers.

Hydrocarbures non conventionnels : Total attend les textes d’application

Vincent Dutel, directeur général de Total, a mis en exergue les importantes opportunités de développement dans le secteur de l’énergie.

L’efficacité énergétique, la maximisation des ressources existantes, les hydrocarbures non conventionnels et l’offshore algérien ne sont pas explorés, autant de domaines où les opportunités sont considérables. Vincent Dutel a estimé que la nouvelle loi algérienne sur les hydrocarbures va dans la bonne direction.

Elle offre, par exemple, une fiscalité basée sur la rentabilité.

Elle prévoit des dispositions spéciales pour les hydrocarbures non conventionnels, avec des incitations fiscales.

Total attend les textes d’application. “Nous sommes très impatients. Nous sommes très confiants et optimistes”, a indiqué le responsable de Total, concerné par le développement d’hydrocarbures non conventionnels avec des projets dans le Sud-Ouest, dans le bassin de l’Ahnet. Le P-dg de General Electric (GE) s’est engagé à soutenir le développement des petites et moyennes entreprises en mettant à disposition ses technologies de pointe.

Dans le même temps, GE investira dans le développement des compétences en Algérie, à travers des programmes de formation professionnelle poussés et des transferts de savoirs et de connaissances. Selon le P-DG de GE, la compétitivité  économique passe par la formation des ressources humaines et le développement de la PME. De son côté, le P-DG de Sonelgaz a insisté sur la nécessité de créer “une industrie électrique locale”.

M. R