Débat sur le projet de loi sur l’aviation civile, Les députés dénient au privé le contrôle aérien

Débat sur le projet de loi sur l’aviation civile, Les députés dénient au privé le contrôle aérien

Les élus qui ont décortiqué le projet de loi sur l’aviation civile, contrairement à ceux qui, ont profité de l’occasion pour dénigrer la compagnie nationale Air Algérie ont déploré le fait que le texte ait séjourné dans les tiroirs de la commission compétente depuis janvier 2014, relevant des incohérences et des contradictions et exprimant également leur refus quant à certains articles.

C’est le cas de la construction des aéroports qui pourrait être confiée aux privés. « Ce n’est pas parce que l’on a de l’argent qu’on investit où l’on veut », Ramdane Tazibt, du groupe parlementaire du PT. Comme pour le FLN, il n’est pas question de déléguer le contrôle aérien aux particuliers. Le transport et le contrôle sont des métiers, il n’est pas donné à n’importe qui de les exercer. En plus, il s’agit de la sécurité aérienne et donc de la souveraineté du pays.



Habib Zegad de l’Union démocratique et sociale, fondé par Karim Tabou et en attente d’agrément, a « descendu en flammes » et la compagnie aérienne et la tutelle. A telle enseigne que l’on a remarqué la disparition de la jovialité de Amar Ghoul, tant les critiques étaient acerbes. Le député en question s’est interrogé sur les véritables décideurs d’Air Algérie, qui, selon lui, fonctionne telle une entreprise familiale. L’élu ira jusqu’à donner des noms, au point où le président de l’APN a dû l’arrêter lui demandant de ne pas attenter aux personnes en citant leurs noms.

D’autres intervenants se sont interrogés sur les contradictions entre deux articles relatifs à la sécurité. L’un exige l’application stricte des normes de sécurité, tandis que le suivant stipule que lesdites normes pourraient être abandonnées en cas de nécessité. Ce qui est dangereux, relèvent les élus.

LG Algérie

Des réserves ont été émises par rapport à l’introduction dans le projet de loi de la possibilité de création de compagnie « low cost ». Quelques élus ont signalé que 80% des accidents d’avion ont été le fait d’avions appartenant à ces compagnies. « Pour le moment l’Algérie est épargnée, n’ouvrons donc pas la voie », précise un député indépendant.

Mais contre toute attente, les élus de l’Alliance de l’Algérie verte, traditionnellement très prompts à casser du sucre sur tout ce qui vient du gouvernement, ont caressé le ministre des Transports dans le sens du poil ne trouvant rien à redire sur le document. Attirant uniquement l’attention sur la nécessité d’améliorer les prestations et la prise en charge des voyageurs. Pourtant, dans les coulisses, c’est un autre son de cloche qui a été donné aux journalistes. Comme par exemple, le « texte n’est pas parfait, mais il n’est pas non plus mauvais », selon M. Laouar. Pour Lakhdar Benkhelaf, les compagnies low cost sont un danger.

Rappelons que lors de la présentation du texte, Amar Ghoul a de nouveau précisé que l’open Sky n’était pas à l’ordre du jour et que de toutes les façons, il relevait de la seule responsabilité du gouvernement et non du ministre des Transports.

Faouzia Ababsa