La loi électorale, la loi sur les partis et les associations et le code de l’information constitueront un véritable enjeu pour la prochaine bataille
Conférences de presse, universités d’été, meetings et réunions sont les nombreuses activités attendues à partir du mois de septembre prochain pour accompagner le processus des réformes.
La valse commence. La scène politique s’apprête à connaître une animation sans précédent. Celle-ci ne sera plus désertée. Les partis politiques vont investir le terrain pour une longue période. Ils vont multiplier leurs sorties médiatiques. Conférences de presse, universités d’été, meetings et réunions sont les nombreuses activités attendues à partir du mois de septembre prochain.
Conjoncture oblige! Les échéances électorales de 2012 approchent. Et le chantier des réformes promet une nouvelle reconfiguration du paysage politique. Ce qui n’est pas un non-événement. Cette phase revêt une importance capitale, voire décisive pour les partis. Conscients de l’enjeu, ces derniers sont déjà en ordre de bataille. En vue de renforcer leur place sur l’échiquier national, ils affûtent leurs armes. Pour eux, c’est maintenant ou jamais de rétablir les rapports de force.
Le processus des réformes offre une chance inouïe aux adeptes de la politique. La loi électorale, la loi sur les partis et les associations et le code de l’information constitueront un véritable enjeu pour la prochaine bataille. Chaque formation tentera d’imposer son point de vue pour consolider son poids. Les débats sur les projets de loi au niveau de l’Assemblée nationale s’annoncent houleux.
La publication des textes de projets de loi portant sur les réformes a donné un avant-goût de ce que seront les débats. Certaines dispositions de ces textes, notamment celui relatif aux partis politiques et au code électoral, ont semé l’incertitude au sein des partis politiques. Partis de l’opposition et même ceux de l’Alliance présidentielle ont exprimé leur crainte quant à l’aboutissement des engagements du Président Bouteflika. Des voix se sont élevées ces derniers temps pour mettre en garde contre un échec du processus des réformes.
La secrétaire générale du Parti des travailleurs l’a réitéré avant-hier. «Le silence du président de la République quant à l’annonce du contenu des réformes politiques est dangereux», a-t-elle estimé au troisième jour de l’université d’été de son parti. Pour elle, quatre mois sont passés après le discours du président de la République adressé à la Nation et aucune suite n’a été donnée. Revenant sur les différents avant-projets de loi rendus publics, elle estime qu’ils ne sont guère rassurants. Aux yeux de Mme Hanoune, ces textes «sont contradictoires avec le discours du Président». Cela renseigne sur la volonté de l’administration de maintenir le statu quo.
Citant la loi sur les partis, Louisa Hanoune affirme qu’il est inconcevable de menacer de dissoudre tout parti qui refuse de participer aux élections. Cette disposition démontre la volonté de l’administration de s’immiscer dans les affaires internes des partis. La dame du PT a mis en garde «l’administration qui s’achemine vers la mise en place d’un plan de travail qui lui permettra de choisir la nature des partis à agréer et les militants ainsi que les programmes à adopter».
Cette politique constitue, souligne-t-elle, une menace pour les libertés et l’activité politique. Même son de cloche du MSP et En Nahda auparavant. Le patron du MSP a été très critique lors de sa dernière sortie médiatique.
Bouguerra Soltani a accusé l’administration de vouloir compromettre la mise en oeuvre des réformes politiques.
«Les lenteurs de l’administration qui ne suit pas la volonté politique déterminée à aller loin dans les réformes, portent préjudice à l’intérêt national», a-t-il affirmé lors d’une conférence de presse qu’il a animée récemment. Il a même dénoncé l’ingérence de l’administration dans les affaires internes des partis politiques. Le parti d’En Nahda a, de son côté, mis en garde contre un éventuel échec des réformes politiques. Il a appelé à l’ouverture d’un débat pour unir les efforts des uns et des autres «afin de pouvoir affronter les défis intérieurs et extérieurs».
Ce qui est sûr, le Conseil des ministres tenu hier, va provoquer une pluie de commentaires.