Les partis de l’opposition et de la coalition se sont échangé des tirs
Après le réquisitoire établi par l’opposition au premier jour des débats, le RND et le FLN ont vidé leur sac en déversant des critiques sur l’opposition tout en soutenant la vision du gouvernement.
C’est le cafouillage total. Les débats sur
l’avant-projet de loi sur l’audiovisuel poursuivis, hier, se sont achevés sur un véritable spectacle. Les partis de l’opposition et de la coalition se sont échangé des tirs.
Certes, durant la matinée, les députés du FLN et du RND étaient sur la défensive en s’attaquant à l’opposition, mais c’est l’intervention du député de Tizi Ouzou, Saïd Lakhdari, qui a mis le feu. Intervenant dans l’après-midi, ce dernier a chargé l’opposition de critique. «Nous n’avons pas de leçon de morale à recevoir des autres sur le nationalisme», a-t-il affirmé avant d’ajouter: «Ceux qui parlent de résidus du parti unique n’arrivent même pas à mettre de l’ordre au sein de leur propre parti. Le FLN c’est votre maître.». Une déclaration qui a provoqué la colère des députés du FFS, lesquels se sont senti ciblés. En signe de contestation, les députés du FFS ont répondu, accusant les députés FLN de corrompus». «Vous êtes les corrompus», a déclaré le chef du groupe parlementaire FFS à l’adresse de ses adversaires.
Les élus FFS ont quitté l’hémicycle un quart d’heure avant la fin de la plénière. Devant les applaudissements des partis de la coalition et les accusations de l’opposition, le président de l’APN, Larbi Ould Khelifa avait du mal à gérer la situation. Dans un communiqué rendu public, quelques minutes après, le groupe parlementaire du FFS a dénoncé les agissements et les provocations de certains partis. Le groupe parlementaire du FFS dénonce ces pratiques irresponsables qui «visent à vider le Parlement du principe du multipartisme», indique le communiqué. Après le réquisitoire établi par l’opposition au premier jour des débats, le RND et le FLN ont vidé leur sac en déversant des critiques sur l’opposition tout en soutenant la vision du gouvernement. Par ailleurs, lors de sa réponse aux députés, le ministre de la Communication a démenti l’information selon laquelle son département avait fait pression sur la commission de la culture et de la communication et du tourisme, l’obligeant à retirer l’amendement portant sur la création des chaînes généralistes. «Nous n’avons, à aucun moment, proposé à la commission parlementaire de revoir l’amendement sur le projet de loi sur l’audiovisuel», a proprement affirmé Abdelkader Messahel lors de sa réponse, hier, devant les députés. Voulant mettre un terme à cette histoire qui a soulevé plusieurs réactions des élus, le ministre a tenu à mettre les points sur les «i».
Selon lui, il s’agit de lever l’ambiguïté sur l’article 7 de l’avant- projet de loi et le mettre en adéquation avec la loi organique sur l’information. «J’ai présenté ce matin à la commission concernée un amendement portant sur la définition exacte des chaînes thématiques sans toucher à la loi sur l’information», a-t-il affirmé. En plus clair, M.Messahel affirme qu’il s’agit des chaînes qui portent sur un programme ou plusieurs programmes. Autrement dit, cet amendement permet de créer des chaînes généralistes sous l’appellation multithématique. Le ministre a également rassuré les députés sur le fait que l’autorité de régulation sera une autorité indépendantes.
«L’autorité de régulation sera indépendante comme ce fut le cas dans plusieurs pays qui ont une expérience confirmée dans l’audiovisuel», a-t-il tenu à préciser en réponse aux députés qui disent que cette autorité consacre le monopole de l’Etat sur les chaînes privées.
Toujours sur ce point, le ministre explique qu’il est du rôle de l’Etat de protéger les chaînes et les citoyens et de veiller au respect des règles de l’étique et la sécurité nationale.