Le responsable de l’orientation stratégique au FCE: toute la stratégie du Forum vise un objectif essentiel, celui de lutter contre la rente.
Le Forum des chefs d’entreprises (FCE) développe une politique qui tient compte des spécificités de l’économie nationale, tout en la tirant vers la productivité et l’éloignant le plus possible de la rente. C’est ainsi résumés les propos de Mourad Louadah, responsable de l’orientation stratégique au FCE. Invité à une émission de la chaîne de télévision En-Nahar, M.Louadah a déroulé tous les arguments accréditant le bien-fondé de la mission de l’organisation patronale dont il fait partie et a su apporter la contradiction à Ramdane Taâzibt, membre de la direction du Parti des travailleurs qui lui a fait face lors du débat télévisé.
Sur les divers sujets abordés par les participants à l’émission, l’on notera celui ayant trait aux critiques proférées par le PT à l’endroit du gouvernement et du FCE, accusés de pactiser sur le dos des travailleurs. La réplique de M.Louadah a été à plusieurs niveaux. D’abord, le pacte économique de croissance que le FCE a signé avec le gouvernement et l’Ugta. Et au responsable de l’orientation stratégique au FCE de rappeler à son vis-à-vis que l’Ugta était un allié objectif du PT et que les militants de ce parti l’étaient aussi dans la Centrale syndicale. «Le FCE et l’Ugta sont d’accord sur nombre de questions», dira M.Louadah, comme pour souligner l’approche réaliste et objective du FCE. L’on ne peut pas accuser le FCE de faire cavalier seul et de développer des pensées prédatrices alors qu’il considère sa relation au syndicat comme stratégique.
Pour M.Louadah, toute la stratégie du FCE vise un objectif essentiel: celui de lutter contre la rente. Pour ce dynamique patron, le premier ennemi de l’économie nationale est la rente qu’il faut combattre. Il est évident que cela ne peut se faire en un seul jour, mais face à un trotskyste qui a l’habitude des débats et des plateaux de télévision, le jeune opérateur économique a réussi à développer un discours, voire à faire passer son message.

Lequel message tient à une série de «marqueurs» qui font de l’action du FCE un tremplin pour l’expression des véritables producteurs. Cette conviction, M.Louadah la chiffre en nombre d’adhérents qui a doublé ces trois dernières années. «Avant l’arrivée de Haddad à la tête du FCE, notre organisation comptait 260 membres. Aujourd’hui, le Forum est fort de 550 adhérents», dira-t-il.
Autant de nouveaux adhérents qui viennent renforcer la conviction de l’encadrement de l’organisation patronale. Celle-ci fonctionne de manière très autonome, histoire d’appliquer sur soi la formule de lutte contre la rente. L’on apprendra de la bouche de M.Louadah que «le FCE ne reçoit pas de subventions de la part des pouvoirs publics.» Deuxième marqueur.
A M.Taâzibt qui multipliait les accusations de collusion entre le patronat privé et certains ministres, M.Louadah dira que «l’action de l’actuelle direction du FCE et la transparence dans les actes et la gestion ont pu convaincre des centaines de patrons créateurs de richesses», public et privé. Au point d’ailleurs que l’on se refuse de faire la distinction pour n’évoquer que le secteur productif national.