Le Front des Forces Socialises (FFS) n’est pas convaincu pour autant par les réformes politiques annoncées en grande pompe récemment par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika.
Animant, hier un meeting à Alger, son deuxième dans la Capitale, après celui organisé dernièrement à la salle Atlas, le premier secrétaire du parti indiquera, haut et fort, que le Chef de l’État par ces mesures n’avait aucune volonté de changement, devenu aujourd’hui une nécessité. Et ce n’est pas sans raison : pour lui, les réformes manquent terriblement de véritables actes à même de rendre espoir, déjà perdu, aux Algériens.
L’orateur n’a pas manqué de qualifier dans ce sillage, « de non sérieux », la désignation du Abdelkader Bensalah, l’actuel président du Conseil de la nation à la tête de la commission chargée de mener ces réformes qu’il qualifie, également «de réformes de ventre ».
Plus loin encore, le premier secrétaire du plus vieux parti de l’opposition soutient, mordicus, que par ces réformes engagées par le chef de l’État, le pouvoir en place voulait, rien moins que, faire du pays une grande salle d’attente.
Cela dit, Selon Tabbou, le pouvoir a perdu le Nord en se trompant de vision, mais aussi de stratégies. Car à ses dires, le peuple veut plus que jamais de ce changement. «On arrive, doucement, certes, mais sûrement», dira-t-il. Et pour paraphraser une phrase célèbre de Mouammar Kadhafi, Karim Tabbou dira : «On arrive Zenga Zenga ».
Dans ce même ordre d’idées, le premier secrétaire du FFS n’arrive pas à comprendre le pourquoi du comment de certains agissements des responsables, notamment au niveau de la Capitale qui « font tout pour empêcher les véritables forces de l’opposition de s’exprimer». « Nous faisons de la politique du terrain.
Nous croirons toujours au changement. Nous voulons montrer au peuple qu’il est toujours possible d’amorcer le changement sans verser une goutte de sang », dira-t-il, non sans ajouter que le FFS n’est pas là pour la confrontation mais il est le vendeur de l’espoir.
Et là, Karim Tabbou, note, également les contradictions dans les réformes initiées par le chef de l’État qui appelle d’un côté à l’ouverture médiatique, mais sur le terrain c’est un tout autre traitement.
La meilleure illustration, plaidera la même voix, en est les deux poids, deux mesures pratiqués par l’Entv dans sa manière d’inviter les partis politiques pour s’exprimer sur l’actualité politique du pays. Le premier secrétaire n’arrive toujours pas à expliquer l’exclusion de son parti des débats de la Télévision algérienne.
Notons enfin qu’avant la prise de parole du premier secrétaire du parti et politesse oblige, ce sont les invités du FFS qui ont ouvert le bal. Tous, ils ont mis en exergue la situation de décomposition avancée de la pratique politique en Algérie en plaidant, comme solution de rechange, des nouvelles têtes, jeunes cette fois-ci, à la gestion des affaires du pays.
Reste que le moment fort de ce rendez-vous en est l’intervention de Karim Tabbou accompagnée par des slogans tonnés à tue-tête par les présents entre autres « Bouteflika, Ouyahia, houkouma irhabia !» (Bouteflika, Ouyahia, gouvernement terroriste), « Pouvoir assassin !» ou encore : « « Ya si Hocine, mazalna mouaridine » (Ya si Hocine, on est toujours des opposants).
Amokrane Hamiche