Débat à l’Université de Mascara sur le développement économique ,Le modèle Cevital mis en relief

Débat à l’Université de Mascara sur le développement économique ,Le modèle Cevital mis en relief

Devant un parterre d’industriels, d’étudiants et de représentants de la presse, le président du Groupe Cevital, accompagné de Tayeb Hafsi, a traité du thème de “La construction d’une entreprise industrielle dans un environnement de turbulences”.

La salle de conférences de l’université de Mascara abrite depuis hier un colloque international qui se poursuivra aujourd’hui, ayant pour thème “Le développement économique en Algérie”. Lors de son intervention inaugurale, le doyen de la faculté des sciences économiques, des sciences commerciales et des sciences de gestion a présenté cette rencontre comme une opportunité de rassembler les compétences, l’événement pouvant constituer un espace de réflexion et de débat sur la vie économique du pays.

La particularité de ce colloque réside dans la présence de M. Issad Rebrab, président directeur général du Groupe Cevital, dont l’intervention programmée en début d’après-midi était très attendue. En effet, devant un parterre d’industriels, d’étudiants et de représentants de la presse, le président du Groupe Cevital, accompagné de Tayeb Hafsi, a traité du thème de “La construction d’une entreprise industrielle dans un environnement de turbulences”. Le professeur Hafsi a commencé par énumérer les raisons qui l’ont poussé à écrire un livre sur Issad Rebrab, un exemple de réussite d’un industriel algérien, qu’il qualifie de “modèle pour les jeunes” qui veulent entreprendre et réussir. “Le succès de ce personnage m’a redonné confiance en notre pays car la gestion du Groupe Cevital ressemble à celle des entreprises européennes”, a-t-il souligné.

Intervenant à son tour, M. Rebrab a relaté les différentes étapes, souvent parsemées d’embûches, traversées pour la concrétisation de ses objectifs.

“J’ai débuté comme enseignant avec un petit salaire mais j’ai tenté d’améliorer ma situation en exerçant en parallèle d’autres petits emplois car je suis issu d’une famille modeste. J’ai ensuite travaillé durant trois années dans une entreprise nationale avec un salaire 2,5 fois supérieur à celui de l’enseignant que j’étais. Au sein de cette entreprise, j’avais des visions différentes de celles des responsables. J’ai ouvert ensuite un cabinet d’expertise, une activité qui m’a permis d’avoir des relations avec des entreprises. Les dirigeants de l’une d’elles m’ont proposé une association tout en gardant mon cabinet, une opportunité que j’ai saisie. J’ai fait des propositions aux dirigeants de cette unité afin d’améliorer la productivité mais elles ont été rejetées. Ces associés ont également refusé de réinvestir, ce qui m’a encouragé à créer ma propre entreprise, Profilor. Cette expérience s’est avérée enrichissante et a été une réussite assez rapide, ce qui m’a permis de lancer une nouvelle entreprise, Métalsider. En un temps réduit, l’unité a réalisé un bénéfice conséquent qui a engendré la création de nouvelles unités.”

Abordant la naissance du Groupe Cevital qui connaît un franc succès, Issad Rebrab rappellera que “ce groupe a débuté ses activités en 1999 avec 748 collaborateurs alors qu’aujourd’hui il en est à 12 800. Sa renommée est étroitement liée à la qualité de ses produits mais également aux prix pratiqués qui sont à la portée de toutes les bourses. Nous sommes le 2e exportateur après Sonatrach, mais le premier contribuable de l’État. Le mot d’ordre consiste à réinvestir constamment. Nous avons plein de projets susceptibles de permettre la création de milliers d’emplois et qui permettraient à notre pays de passer du stade d’importateur à celui d’exportateur. Personnellement, je crois en mon pays et j’ai beaucoup d’espoir en cette jeunesse. Si vous donnez les moyens aux Algériens, ils sont capables de relever le défi. On ne peut pas avoir une entreprise de qualité sans un personnel de qualité”, devait souligner le patron de Cevital en conclusion de son intervention.

Un riche débat s’est installé entre les participants et les deux principaux animateurs de la conférence qui n’ont pas hésité à répondre aux questions des intervenants.

En fin de soirée, le wali de Mascara s’est déplacé à l’université et a rencontré Issad Rebrab qui a saisi cette opportunité pour s’entretenir avec le premier responsable de la wilaya au sujet d’un contentieux lié à un terrain de 1 600 hectares, acheté par Cevital qui n’a cependant pas reçu l’autorisation de réaliser des unités industrielles.  Le wali aurait donné son accord de principe pour l’intégrer dans le périmètre urbain et délivrer les autorisations nécessaires, a-t-on appris sur place.

A. B