Un double attentat suicide contre le siège de l’état-major militaire a causé la mort de 4 gardiens et des blessures à 14 militaires et civils
Ces violences, qui ont fait plusieurs morts dont un journaliste syrien travaillant pour une chaîne iranienne, interviennent au lendemain de l’ouverture à New York de l’Assemblée générale de l’ONU.
Un double attentat a frappé hier le complexe de l’état-major en plein coeur de Damas, suivi par des combats entre rebelles et forces régulières d’une intensité sans précédent depuis le début de la révolte contre le gouvernement syrien, selon une ONG syrienne. Ces violences, qui ont fait plusieurs morts dont un journaliste syrien travaillant pour une chaîne iranienne, interviennent au lendemain de l’ouverture à New York de l’Assemblée générale de l’ONU. Evoquant le conflit en Syrie, le secrétaire général de l’organisation Ban Ki-moon y a déploré un
«désastre régional avec des implications mondiales». A la suite de l’attentat d’hier matin, l’armée syrienne a affirmé que «tous les commandants et les officiers militaires» étaient «sains et saufs». Les explosions ont visé le siège de l’état-major, à quelques mètres de la place fortifiée des Omeyyades dans une zone où il y a de nombreux bâtiments gouvernementaux et de sécurité. «Les groupes terroristes armés affiliés à l’étranger» ont fait «exploser une voiture piégée et une bombe aux abords du siège de l’état-major», a indiqué l’armée dans un communiqué ne faisant pas état de combats mais de «tirs sans discernement» autour du siège «pour terroriser les civils». Une ONG, basée au Royaume uni et qui s’appuierait sur un large réseau de militants et de médecins, a fait état de violents combats entre rebelles et militaires à l’intérieur du siège de l’état-major, parlant de morts dans les deux camps, suite à ces explosions, survenues pourtant dans une zone ultra-sécurisée. L’attaque avait été revendiquée par l’Armée syrienne libre (ASL), composée de déserteurs, de mercenaires et de djihadistes. Toutes les routes menant au centre-ville ont été coupées par les services de sécurité, a constaté un photographe de l’AFP sur place qui a fait état d’importantes destructions. Les vitres du siège de l’état-major étaient brisées et une partie du mur d’enceinte a été détruite dans les attaques qui ont créé un cratère de deux mètres de profondeur à l’extérieur du complexe militaire. Alors qu’il couvrait les explosions, un journaliste syrien de la chaîne de télévision iranienne anglophone Press TV, Maya Nasser, a été tué par un sniper et le chef du bureau à Damas de cette même chaîne, Hussein Mortada, un Libanais, a été blessé par balles, selon Press TV et la chaîne arabophone Al-Alam, dont M. Mortada est également le chef de bureau à Damas. Le directeur de l’information de Press TV Hamid Reza Emadi a précisé à l’AFP que Nasser avait été tué alors qu’il faisait un direct. «Nous tenons la Turquie, l’Arabie Saoudite et le Qatar responsables de l’assassinat de notre correspondant (dans la mesure où) ils fournissent des armes aux insurgés», a-t-il accusé. Les deux chaînes sont financées par le gouvernement iranien, un fidèle allié de la Syrie dans sa guerre contre la rébellion. Les nouvelles violences dans la capitale, où des combats se déroulent depuis la mi-juillet, interviennent au lendemain de l’appel du Qatar, chef de file des pays critiques de Damas et soutien de la rébellion, à une intervention militaire de pays arabes en Syrie. Pour sa part, le président américain Barack Obama a déclaré que le régime Assad devait «prendre fin» estimant que «l’avenir ne doit pas appartenir à un dictateur qui massacre son peuple».