A quelques jours de l’obligation faite aux véhicules immatriculés en 2010, de passer au contrôle technique automobile, la question de la fiabilité de cette opération refait surface.
En effet, à voir les épaves qui traînent des citernes et des bennes, ainsi que des véhicules démunis de moyens d’éclairage arrière, qui circulent en toute impunité, nous ne pouvons affirmer que le contrôle technique joue son rôle de garde-fou, dans la prévention des accidents de la circulation.
Pour en savoir plus sur cette opération obligatoire, selon la loi, nous nous sommes rendus dans un des centres de contrôle technique automobile (COTA). La visite du véhicule commence sous l’immense hangar. C’est un technicien qui officie, et chaque organe est vérifié à l’aide d’appareils. Dessus, dedans, dessous, sur les côtés, des numéros (il en a 2 ou 3 sur la carrosserie) au pot d’échappement, de la suspension au circuit électrique, rien n’est laissé au hasard.
L’œil vigilant du technicien (parfois avec excès de zèle), scanne tout. Il a même détecté une fuite d’huile à l’essieu arrière : «Il faudra s’en occuper», dit-il au propriétaire. Devant l’air étonné du conducteur, il ajoutera : «Cela sort du cadre de mes prérogatives, mais il est toujours bon de signaler aux clients ce que nous, dans la fosse, nous décelons».
Puis c’est au tour du contrôle du système de freinage. Le frein à main d’abord, puis la pédale, ensuite vérification de la suspension avant et arrière. Premier couac : On vérifie le système d’une manière empirique, alors qu’il faudra disposer d’un appareillage spécifique, qui ne laisse aucun doute sur la qualité des freins.
Concernant les modifications, le propriétaire d’un véhicule a le droit de modifier tout ou une partie de son véhicule, encore faut-il rester dans les normes.
Pour le moteur, il y a trois sortes de modifications possibles : l’échange standard, la transformation du moteur (gonfler, le «pousser» un petit peu) et le changement complet. Attention cependant, gonfler le moteur vous conduit tout droit vers l’illégalité. Si les gendarmes ne voient rien, lors d’un contrôle routier, les assurances peuvent demander une expertise en cas d’accident grave, alors là…
En cas de modifications «cachées», soyez prudent, faites détailler, par un spécialiste, les travaux apportés à votre véhicule, ce sera plus simple, et faites déclarer le tout aux services des mines.
Ils ne sont pas aveugles en principe. Les jantes et les pneus larges ou pneus bas, c’est super et cela épate les jeunes. Mais attention, c’est une modification également, et comme telle, elle doit être déclarée. En effet, si un gendarme s’aperçoit que vos pneus larges débordent de la carrosserie, vous écoperez d’un PV et vous serez obligés de toute manière de passer au service des mines, si vous voulez continuer à rouler.
Que les propriétaires de véhicules se le disent, en principe, toutes les modifications, manipulations, sont en principe répertoriées dans les COTA. Cependant, le contrôle technique a rarement détecté une pièce de contrefaçon montée sur une voiture.
Mais lorsque vous remplacez des amortisseurs, et que vous passez au contrôle technique, on vous demande de les changer. La liste des pièces contrefaites est longue, chacune d’elle risque d’être la cause d’un accident. En dépit de toute cette théorie, des automobiles qui sont de véritables cercueils roulants, continuent de circuler. Plus grave, le conducteur n’hésitera pas à brandir un quitus en bonne et due forme aux gendarmes. Et pourtant, ils roulent.
A. Ben