La situation se complique
Les partis n’ayant pas obtenu la majorité aux APC et APW sont prêts à contracter des alliances.
La désignation des maires sera tributaire des tractations qui donneront du fil à retordre à plusieurs listes à travers tout le pays. Sur un enjeu de 1451 communes, le sort de 1072 communes reste inconnu. Cela est d’autant plus compliqué que la plupart des APC sont composées d’un patchwork d’élus. En fait, seules 379 ont été remportées grâce à la majorité absolue obtenue par un des partis ou liste en lice. Nombreuses sont les communes pour lesquelles des alliances sont possibles et celles où les ballottages sont plus complexes.
Les tractations, aussi bien au niveau local que national, s’annoncent compliquées. De larges combinaisons seront déployées et du coup on ne manquera pas de voir surgir des blocages, selon quelques observateurs. Sachant que la majorité relative est située dans la fourchette de 35 et 49%, la présentation d’un candidat pour briguer la présidence des APC est une chose déjà acquise pour le RND au niveau de 213 communes et au niveau de 332 communes pour le FLN. Si le RND ambitionne d’atteindre le chiffre record de 400 communes par le biais des alliances locales, le FLN reste dans l’expectative.
Le porte-parole du FLN, Aïssa Kassa dit que «tout dépendra des résultats des tractations déjà lancées, un peu partout». Kassa n’exclut pas que son parti soit desservi par des coalitions d’autres formations qui décideront éventuellement à se liguer contre lui. Mais, le FLN n’est pas aussi désarmé devant ses détracteurs, puisque selon notre interlocuteur, sa formation a un atout à faire valoir: elle a obtenu une majorité relative au niveau de 37 APW. Cet élément a son pesant d’or sur la balance des négociations. Le renouvellement partiel des membres du Sénat prévu à la fin du mois en cours est une autre carte qui sera également mise en exergue par les partis et les candidats. La violence et la véhémence étaient monnaie courante entre les listes en course aux élections durant la campagne électorale. Ce sont autant de raisons qui empêcheront le rapprochement. D’où, les blocages seront inévitables, selon de nombreux observateurs même si tous les partis s’accordent à dire que l’idéologie ne sera pas un élément de démarcation.
Par la grâce des dispositions de la nouvelle loi électorale, le FLN, dont les députés ont entériné et adopté celle-ci, haut la main, se trouvera cette fois-ci à la merci d’autres partis politiques. «Les alliances locales et au niveau des APW sera tributaire de la disponibilité de chaque formation politique», a indiqué Aïssa Kassa. La question qui se pose est de savoir si l’intérêt du citoyen dans cette compétition de proximité sera préservé dans cette tendance générale à rafler le maximum des APC et APW.
Dans ce contexte, Nassim Sidi Saïd cadre du RND dira, que théoriquement, son parti tentera à travers les alliances de consolider sa position «sans brader l’intérêt du citoyen». Par ailleurs, le MSP conteste le classement annoncé avant-hier par le ministre de l’Intérieur, Daho Ould Kablia. Ce parti réclame la troisième position sur l’échiquier politique à la lumière des résultats découlant des élections locales. «Le critère de classement doit être le nombre de voix obtenues, mais non pas le nombre de communes acquises», dira un responsable du MSP, Farouk Abousiradj.
Selon ce dernier, le MSP et l’Alliance de l’Algérie verte ont obtenu 557.000 voix, derrière le FLN et le RND. Ce parti islamiste, qui s’estime lésé, a conquis à son nom et au nom de l’AAV, 10 communes avec une majorité absolue et est classé en première position en termes du nombre de sièges obtenus au niveau de 55 autres communes et en 2e position à travers 65 autres municipalités. «Nous serons ouverts à tous les partis et listes pour peu que les élus n’aient pas maille à partir avec la justice», dira le même responsable.