Fraîchement arrivée des camps des réfugiés sahraouis de Tindouf, la caravane française de solidarité avec le peuple sahraoui qui a posé ses bagages mardi à Alger, a adressé, au terme de sa visite, une lettre au secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon l’appelant à mettre en application la résolution onusienne portant sur le droit des peuples colonisés à l’autodétermination.
Très affectés par ce qu’ils ont vu et vécu sur place, les membres de la caravane ont attiré l’attention du SG de l’ONU, dans leur missive, sur « l’injustice inacceptable qui est faite au peuple sahraoui, en dépit des nombreuses et pertinentes résolutions de l’ONU et du Conseil de sécurité qui recommandent toutes, l’organisation d’un référendum d’autodétermination afin de permettre à ce peuple de choisir librement son destin ainsi que le stipule la résolution 1514 de l’Assemblée générale des Nations unies ».
Cette missive a été signée par M. Manfred Gouch et Mme France Weyl, co-présidents de l’association française « Droit solidarité », Mme Regine Villemont, présidente de l’association française des amis de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) et par M. Mahrez Lamari, président du comité national algérien de solidarité avec la peuple sahraoui. Après avoir passé et énuméré les conditions déplorables dans lesquelles vivent les réfugiés sahraouis dans les camps depuis 37 ans, ils ont demandé à M. Ban Ki-moon de « donner mandat à son envoyé personnel, M. Christopher Ross pour engager rapidement des négociations officielles en vue d’entamer le processus d’organisation d’un référendum d’autodétermination transparent et loyal, sous la supervision des Nations unies ». Ils ont également appelé à « mettre un terme définitif aux violations des droits de l’homme dans les territoires du Sahara occidental occupés par le Maroc, en veillant scrupuleusement, à l’élargissement du mandat de la Minurso par un mécanisme ou un autre et à la protection et au respect de ces mêmes droits de l’homme ». Dans ce sens, ils ont demandé au SG de l’ONU de corriger d’urgence, via les agences spécialisées de l’ONU l’assistance alimentaire actuellement déplorable aux réfugiés sahraouis et leur état sanitaire dégradé. Les membres de la délégation composant la caravane de solidarité ont précisé le fait que la lettre écrite sera également transmise aux candidats à la prochaine présidentielle en France, appelant également à « inviter les structures internationales, juridiquement concernées, pour faire cesser la spoliation organisée des richesses naturelles du Sahara occidental, patrimoine inaliénable des Sahraouis ». A cet effet, ils se sont engagés à transmettre les préoccupations des réfugiés sahraouis à l’opinion publique française ainsi qu’aux candidats à la présidentielle en France et à organiser des manifestations pour attirer l’attention sur la situation dans ces camps « pour que la France joue le rôle qui lui incombe dans le règlement de ce conflit ».
Il y a lieu de signaler que la caravane de solidarité se compose de parlementaires, maires, élus locaux, personnalités politiques amis de la RASD, syndicalistes, mouvements de femmes, universitaires, avocats et militants des droits de l’homme, jeunes et étudiants ainsi que des personnalités du monde de la culture et de la presse activant ou vivant en France.

La délégation de la caravane dont le séjour (24-27 février) a coïncidé avec la commémoration du 36e anniversaire de la proclamation de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), est composée de 150 membres représentant la société civile française, toutes tendances confondues.
Fouad Irnatène
M. Bensalah reçoit la délégation française
Le président du Conseil de la nation, M. Abdelkader Bensalah, a reçu, mardi à Alger, la délégation française qui a participé aux festivités commémoratives du 36e anniversaire de la proclamation de la République arabe sahraouie démocratique (RASD). Un exposé sur « l’évolution de la situation en Algérie à la lumière des mutations en cours après l’adoption des lois sur les réformes politiques et économique globales » a été présenté à cette occasion, indique un communiqué du Conseil. L’accent a été mis sur l’objectif de ces réformes qui tendent à « ancrer le processus démocratique, renforcer les institutions de l’Etat de droit et élargir le champ des libertés collectives et des droits fondamentaux des citoyens ». Concernant la cause sahraouie, la rencontre a permis de réaffirmer la position inébranlable de l’Algérie qui demeure « fidèle » au principe du droit des peuples à leur autodétermination et œuvre à « trouver une solution juste et conforme aux décisions et recommandations des organisations et instances internationales ». S’agissant des relations algéro-françaises, il a été souligné que ces dernières « restent en deçà des potentialités que recèlent les deux pays et requièrent une impulsion nouvelle à même de hisser la coopération économique et commerciale à un niveau supérieur au mieux des intérêts des deux pays et des deux peuples ». La délégation française est composée d’élus locaux et de membres de la société civile venus participer aux festivités commémoratives du 36e anniversaire de la proclamation de la RASD qui se sont déroulées les 26 et 27 février dans les territoires sahraouis libérés.