Décidément nos responsables se montrent particulièrement « généreux » quand il s’agit de dilapider l’argent public à tort et à travers.
Le wali d’Alger Abdelkader Zoukh qui n’est pas à son premier impair, vient de se distinguer de manière outrancière en offrant un chèque de 20 millions de dinars (2 milliards de centimes) à l’équipe de l’Entente de Sétif, vainqueur de la Ligue des Champions africaine de football.
Le wali qui a organisé aujourd’hui dimanche un déjeuner en l’honneur de l’Entente au siège de la Wilaya d’Alger, n’a pas hésité à sortir le chéquier pour accorder cette rondelette somme.
Le comble est que Zoukh s’est permis de répondre à l’APS, qui lui demandait le montant du don : « Je préfère que cela reste dans la confidentialité ».
Tout se passe comme si le wali a offert cet argent de ses propres deniers pour le sceller du sceau de la confidentialité ! Pourquoi tient–il à ce point à garder secret sur le montant si ce n’est qu’il est conscient que son acte de « générosité »ne répond à aucune règle de gestion des deniers publics ?
Zoukh, sait évidemment qu’il tord le cou au règles de bonnes gouvernances et la gestion saine des finances publiques dont il a la charge.
Et puis d’abord, il est wali d’Alger et non pas de Sétif pour se permettre une telle liberté de gaspiller l’argent de sa wilaya ; à supposer que les administrations publiques devaient fourrer leur nez dans le financement des exploits sportifs.
Le chèque « confidentiel » de Zoukh
Ensuite, l’Entente de Sétif est censé être un club professionnel qui doit se débrouiller pour s’autofinancer. Seul le président de la République est habilité à offrir un cadeau de quelque nature que ce soit à un club ou un sportif.
On se demande alors comment Zoukh s’est-il donné la liberté de débloquer une somme pareille sans consulter même les élus de la wilaya d’Alger.
« J’ai toujours aidé les clubs de football, dans toutes les Wilayas par lesquelles je suis passé, dont l’ESS lorsque j’étais à Sétif et aujourd’hui encore, je reste fidèle à cette tradition », a tenté maladroitement de justifier le wali d’Alger.
L’opinion publique aurait applaudi des deux mains si Zoukh a sorti cet argent de son portefeuille. Or il a préféré se servir de l’argent des algérois pour se soigner son image auprès des Sétifiens dont il garde apparemment un bon souvenir de son passage là bas…
Sétif payée à… Alger
Ce dépassement grave aurait provoqué un tollé général sous d’autres latitudes où l’abus des deniers publics relève de la haute trahison.
Hélas cela devient un fait banal en Algérie où même un maire peut user et abuser de l’argent des collectivités pour requinquer son image où arroser ses copains et coquins.
Abdelkader Zoukh s’était déjà distingué l’été dernier par sa gestion « saine » en offrant à son fiston un appartement haut standing (F5) de type AADL à Ouled Fayet alors qu’il n’est même pas marié !
Ceux qui nous gouvernent font à ce point peu cas de ce que pense le peuple. Ils gèrent les institutions dont ils ont la charge comme s’il s’agissait de biens privés.
Pendant ce temps, Alger, la capitale, est noyée dans les immondices et est classée parmi les plus sales au monde. Mais Abdelkader Zoukh n’en a cure puisqu’il n’a de compte à rendre à personne. Ce sont ces petites gabegies, ces dépenses inconsidérées qui alimentent la grande corruption dont l’Algérie peine à ne sortir.