De nouveaux traitements enregistrés par le ministère de la Santé : 480.000 Algériens souffrent du cancer

  En dépit de la conjoncture financière difficile que traverse le pays, les pouvoirs publics continuent à mettre en œuvre, tant bien que mal et selon les moyens, leurs stratégies de prévention, de détection précoce, de diagnostic, de traitement et de soins palliatifs et ce, dans le cadre du Plan national de lutte contre le cancer. Les experts le confirment, en dépit des insuffisances, l’Algérie a consenti de grands efforts pour maîtriser la maladie et a mis en place un Plan national du cancer pour optimiser la prise en charge des patients.

Concrètement, en ce début d’année, le ministère de la Santé a permis l’enregistrement de plusieurs nouveaux médicaments innovants, notamment des traitements d’un type de cancer du sein métastatique qui reste le premier cancer chez la femme en Algérie et un traitement du cancer de la peau, développés par les laboratoires Roche. Faut-il le rappeler, le cancer du sein à lui seul représente plus de 40% de l’ensemble des cancers de la femme avec 11.000 nouveaux cas par année.

Un nouveau médicament pour le traitement du cancer du sein métastatique HER2+ (stade avancé) développé par les laboratoires Roche a été discuté dans un cadre de partage d’expériences nationale et internationale et ce, pour former et sensibiliser le personnel médical sur son utilisation, lors d’un symposium, en fin de semaine, au CIC d’Alger. Cette innovation révolutionnera la prise en charge du cancer du sein même dans ses stades avancés, selon les spécialistes. Et redonnera un espoir aux patientes en permettant de ralentir la progression de la maladie et de prolonger significativement leur survie globale. Bien qu’il fasse miser sur le dépistage précoce de certains cancers, notamment du sein où les chances de guérison sont très importantes, il faut, cependant, assurer une meilleure prise en charge des malades atteints du cancer, en soins palliatifs. Et ce, grâce à des traitements efficaces contre la douleur et des souffrances qui pourraient être évitées aux patients porteurs de cancer et parfois même à leurs familles qui plongent, face à des situations pareilles, dans des dépressions qui ressemblent beaucoup plus à un deuil prolongé. Le cancer constitue la deuxième cause de mortalité en Algérie après les maladies cardiovasculaires et représente un problème majeur de santé publique.

Aujourd’hui, l’Algérie compte plus de 480.000 personnes atteintes de cancer et 50.000 nouveaux cas sont détectés chaque année. Le groupe pharmaceutique suisse Roche, présent dans le pays depuis 20 ans, projette d’ailleurs de produire en Algérie des médicaments anti-cancer.

L’Algérie et la Suisse ont convenu, le 09 octobre dernier, de finaliser un mémorandum d’entente pour une collaboration particulièrement dans les domaines du cancer et du développement des essais cliniques, à l’issue d’une rencontre entre le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Mokhtar Hasbellaoui, et l’ambassadrice de la Confédération helvétique en Algérie, Mme Muriel Berset Kohen, qui était accompagnée d’une délégation des laboratoires Roche. Les représentants du groupe Roche ont évoqué l’existence de projets de partenariat pour la production en Algérie de cinq médicaments utilisés en oncologie médicale.

L’enregistrement de ces nouveaux médicaments anti-cancer par le ministère de la Santé, notamment pour le traitement du cancer du sein et de la peau, encouragera certainement l’entreprise pharmaceutique Suisse à investir en Algérie.