Depuis son lancement en 1996, seuls 65% des crédits ont été remboursés par les contractants dans le cadre du dispositif de création d’emplois de l’Agence nationale de l’emploi des jeunes (Ansej), selon le directeur général de cette agence, Mourad Zemali.
A cela s’ajoutent 5% des microentreprises créées qui sont dissoutes, soit 13 608 entités et 5% autres qui connaissent des difficultés de remboursement de leurs dettes, soit 13 750 micro-entreprises. A ce titre, le DG de l’Ansej a révélé que 260 jugements ont été prononcés depuis le lancement de l’Ansej à l’encontre des jeunes promoteurs pour avoir détourné les crédits dont ils ont bénéficié pour financer leurs projets. Parmi ces promoteurs, il cite ceux qui ont déclaré faillite après avoir monté leurs projets et ce, pour de multiples considérations.
Dans ce cas de figure, il a évoqué le rôle du Fonds de garantie qui indemnise à hauteur de 70% les crédits bancaires accordés aux jeunes promoteurs, faisant savoir que les équipements dont ont bénéficié les concernés dans le cadre du même dispositif, seront revendus afin de «récupérer un maximum de crédits». En dépit de ces dysfonctionnements, le même interlocuteur a tenu à dédramatiser la situation jugeant «minime» ce chiffre par rapport à l’ensemble des projets ayant abouti et qui sont au nombre de 344 621 et qui ont généré 828 968 emplois depuis la création du dispositif Ansej.
Ainsi, pour les seuls cinq premiers mois de l’année en cours, plus de 1,74 milliards de DA de crédits ont été remboursés par les jeunes promoteurs. Un chiffre assez éloquent qui renseigne sur les efforts draconiens consentis par le gouvernement pour assister cette frange qu’est la jeunesse pour qu’elle puisse monter sa propre entreprise.
Ce n’est pas tout, car plus de 50 000 autres projets d’activités des jeunes ont été validés par le Comité de sélection et de validation pour bénéficier prochainement de financements dans le cadre de l’Ansej, a précisé Mourad Zemali. Pour ce faire, les pouvoirs publics se font «un souci quotidien des pouvoirs publics qui veillent à apporter davantage de modifications afin de mieux assouplir les procédures», en perspective d’un meilleur accompagnement de ces jeunes promoteurs, à travers de nouvelles mesures de facilitation pour la création de microentreprises, a-til ajouté.
C’est dire la volonté du gouvernement de maintenir intacte sa politique d’emploi en dépit du poids de la crise pétrolière et de la diminution substantielle des recettes de la fiscalité pétrolière qui a contraint les pouvoirs publics à revoir leur copie dans plusieurs secteurs d’activité. Il serait judicieux néanmoins de repenser ces crédits octroyés dans le cadre de l’Ansej de façon à assurer un meilleur suivi sur le terrain et surtout dégager des segments d’activité inexploités pour désengorger certains secteurs saturés.
M. A. C.