De Nidaa Tounes à Tahya Tounes: Le slalom irrésistible de Chahed

De Nidaa Tounes à Tahya Tounes: Le slalom irrésistible de Chahed

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Comme pour étayer sa thèse, une consultation avait été lancée en direction des partisans et des militants de la nouvelle formation en vue de lui trouver un nom définitif. Trois propositions avaient été soumises à la base, à charge pour elle de choisir. Un choix éloquent.

Annoncées dans une certaine discrétion, courant décembre, puis avec un bruit de bendir de plus en plus enflammé,

les réunions consultatives autour d’un nouveau projet politique centré sur la candidature virtuelle de Youssef Chahed à la présidentielle de décembre 2019 se sont multipliées ces dernières semaines. Outre un meeting imposant qui a eu lieu samedi à Sfax et qui fut précédé, vingt-quatre heures à peine auparavant, par une autre fantasia à Gafsa, il était question surtout du grand rendez-vous de Monastir, hier, à la faveur duquel les Tunisiens ont découvert et le nom de la nouvelle formation politique, en gestation depuis des mois, et son programme dont les grandes lignes ne risquaient pas vraiment de surprendre.

LG Algérie

Selon l’ancien directeur du cabinet présidentiel Slim Azzabi, membre de la direction du nouveau parti, d’importantes décisions ont été prises». Surtout, il a expliqué dans une déclaration préalable à la presse que des réunions soutenues ont eu lieu, mobilisant quelque 10 000 cadres et responsables tant régionaux que locaux, dans le pays, avant de révéler que «le point de rencontre avec Ennahdha est la stabilité gouvernementale qui est la base de notre relation avec ce parti». Dans la même verve, Mustapha Ben Ahmed, chef du bloc parlementaire dit de la Coalition nationale proche de Youssef Chahed a affirmé, quant à lui, que le temps des partis fondés sur une ambition personnelle est révolu. «C’est une chose que nous avons déduite des expériences précédentes, et pour cela, notre projet a pris sa naissance à partir de la base car notre principal objectif est de répondre aux aspirations des citoyens».

Comme pour étayer sa thèse, une consultation avait été lancée en direction des partisans et des militants de la nouvelle formation en vue de lui trouver un nom définitif. Trois propositions avaient été soumises à la base, à charge pour elle de choisir entre Tahya Tounes, Coalition nationale et Nidaa Al Watan. Cette dernière suggestion constitue un clin d’oeil attendrissant à l’adresse du président Béji Caïd Essebsi qui a sans nul doute suivi avec une grande attention ces évènements.

Mais contre toute attente, les voix se sont massivement prononcées en faveur de Tahya Tounes, avec cette consolation que le «nidaa» reste, en fin de compte, évident!

Comme aussi, les dirigeants d’Afek Tounes, ont subi une véritable hémorragie au point de dénoncer avec véhémence, samedi dernier depuis leur siège à Tunis, les «pratiques chaotiques» de ce qu’ils nomment «le nouveau parti politique de l’Etat». Pratiques qui ont été illustrées par l’appel de Riad Mouakher, secrétaire général du gouvernement, qui a pressé Mahdi Jomaa, Yacine Brahim et Said Aïdi à rentrer dans le rang. Et s’élevant contre une propagande selon laquelle des départs en masse s’opèrent au détriment de ses structures, comme à Sousse où 200 cadres et militants ont déserté les rangs pour foncer, dimanche, vers Monastir, rejoints par une cinquantaine d’autres de la région du Sahel, Afek Tounes est le premier courant alternatif à subir l’électrochoc avant que ne vienne le tour de…Nidaa Tounes, déjà quelque peu érodé. C. B.