De longues chaînes dès le matin devant les boulangeries : La lugubre « danse du pain » commence…

De longues chaînes dès le matin devant les boulangeries : La lugubre « danse du pain » commence…

Les derniers pas de cette danse seront exécutés les premiers jours de l’Aïd.

Non, ce n’est pas de la blague! La «Danse du pain» a bel et bien commencé en ces premiers jours de jeûne du mois sacré du Ramadhan. Bien plus tard que les autres jours de la semaine, Ramadhan oblige, il n’en demeure pas moins que hommes et femmes commencent à s’agglutiner aux abords des boulangeries qui n’ouvrent leurs portes, pour la plupart d’entre elles, qu’en milieu de la matinée.

Contrairement aux années précédentes, il n’y a pas de pénurie de pain et… il n’y en aura pas. Le gouvernement Tebboune, fraîchement installé, ne peut se permettre ce luxe alors que la plèbe est assise sur un chaudron de feu. La rue doit rester calme! Des manifestations contre la cherté des victuailles et les pénuries de pain n’ont-elles pas déboulonné plus d’un gouvernement de par le monde?

Il est certain que le «ventre» et «la poche» restent les points les plus vulnérables de tout individu. Aussi, les décideurs de notre pays ne devraient en aucun cas négliger cette donne. Les responsables doivent, selon nombre d’analystes, impérativement être à l’écoute du marché et le suivre de près afin d’éviter tout manque de produits de première nécessité. L’importation de ces produits a, hélas, fait place, et continue à le faire, à des importations de pacotille et d’articles accessoires dont l’Algérie peut se passer aisément. Nous citerons la facture d’importation des téléphones portables, soulevée vendredi par le Premier ministre Abdelmadjid Tebboune, laquelle facture a dépassé les 600 millions de dollars en 2016 et lui faisant dire que «ce créneau sera concerné par les licences d’importation».

Il est regrettable aussi de souligner que le pain, auquel le citoyen ne ménage aucun effort pour s’en procurer, n’est point conseillé et en consommer trop est plutôt «nocif pour la santé», dixit à Alger le docteur Fethi Benachenhou lors de la célébration de la Journée mondiale de l’hypertension. Un «coktail» de pains de nombreuses qualités et formes, et une «meïda» sur laquelle trônent plusieurs limonades et autres sodas, sans parler des sucreries et gâteaux, ne sont guère les bienvenus dans l’estomac d’un jeûneur.

Cependant, des boulangers «spéculateurs» usent de nombreuses astuces comme le pain dit «amélioré» pour le céder à un prix un peu plus cher que celui de la baguette, qui n’est jamais conforme au niveau officiel, à savoir 7,5 DA l’unité. En effet, sur l’ensemble du territoire national, elle est vendue à 10 DA, si ce n’est plus pour certaines formes, appellations ou différentes compositions affichées.

Le citoyen consomme-t-il beaucoup de pain pour remplacer d’autres aliments trop onéreux pour sa petite bourse? On peut citer la viande, les produits laitiers, les fruits…notamment chez les familles nombreuses qui font flores en Algérie? La question mérite réflexion pour ne pas s’égarer dans de basses supputations accusatrices en direction des opérateurs qui évoluent dans ce métier.

Hélas! il n’existe apparemment aucune traçabilité de ce produit qui s’apparente à un produit «artisanal» et pouvant donc être cédé à un prix «libre», ou presque…

Les services de contrôle des prix et de la qualité et les associations de défense du consommateur devraient réagir d’une façon définitive en imposant une voie stricte de commercialisation de ce produit populaire sinon…gare aux pétarades!

Le dernier pas de cette lugubre «Danse du pain» se jouera, comme chaque année, les tout derniers jours du Ramadhan et les premiers jours de l’Aïd et suivants, quand tous les mitrons iront passer la fête chez eux hors de la capitale et des grandes agglomérations urbaines.

Ce sera, encore une fois, le lambda citoyen, urbain surtout, qui paiera la note de ce spectacle dansant.