La filière belgo-marocaine de Daesh a réussi à recruter un Algérien de 36 ans. Ce terroriste a été abattu par la police belge.
Plusieurs médias occidentaux ont révélé, dans leurs éditions d’hier, que la cellule terroriste, à l’origine des attentats de Bruxelles avait d’autres projets, aussi meurtriers. En effet, une attaque à l’arme de guerre dans les rues de Bruxelles, type 13 novembre à Paris, et la fabrication d’une «bombe sale» radioactive faisaient partie des projets de ce groupe terroriste. Cette révélation a fait que le déploiement de centaines d’enquêteurs en France et en Belgique a donné des allures de course contre la montre aux investigations. En fait, et les policiers le savaient, il fallait agir vite et bien dans la traque des criminels, ces derniers disposant toujours d’un degré de nuisance.
Ils avaient d’ailleurs l’intention de s’en servir, à croire les dernières révélations des polices française et belge. Il convient de souligner que la filière franco-marocaine a réussi à recruter un Algérien de 36 ans. Répondant au nom de B. Mohamed Aziz, ce terroriste a été abattu par la police belge, la semaine dernière. Il était en contact avec Salah Abdeslam et c’est lui qui s’est occupé de la location de l’appartement où se cachait le terroriste maroco-belge. Celui qui se faisait appeler Abou Abdelaziz El Djazaïri a vécu assez longtemps en Europe, entre la France, la Belgique et la Suède. Il est d’ailleurs marié à une Suédoise. Il a été convaincu par la cellule de Daesh pour figurer sur la liste des kamikazes de cette organisation en Europe.
Les derniers développements de l’enquête ont conduit à l’arrestation, hier après-midi, d’un suspect lié à un projet d’attentat spectaculaire en France déjoué in extremis. «Une personne a été interceptée lors d’une opération de la police. Elle a été légèrement blessée à la jambe», a déclaré le maire de la commune bruxelloise de Schaerbeek. Hormis la déclaration du maire, ce qu’on sait de cette opération est assez maigre. Les habitants de la localité disent avoir vu des unités spéciales de la police fédérale investir une habitation de Schaerbeek. Une explosion a été entendue. On n’en sait pas plus, sauf que le quartier avait été complètement bouclé.
Cette arrestation, qui aura sans doute son lot d’informations stratégiques, pourrait aider la police belge. Celle-ci n’a toujours pas encore localisé au moins deux hommes repérés sur des images de vidéosurveillance avec les trois kamikazes. Mais cette progression difficile de l’enquête n’empêche pas des succès par ailleurs. En effet, dans la nuit de jeudi à vendredi, «six personnes ont été interpellées dans le cadre de l’enquête. Trois d’entre elles étaient devant notre porte», a révélé un porte-parole du parquet fédéral dont les bureaux se trouvent en plein centre de Bruxelles, à côté du Palais de justice.
Du côté français de l’enquête, on a appris que la police a mis «en échec un projet d’attentat, conduit à un stade avancé», a révélé le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve. Le ministre s’exprimait sur l’interpellation jeudi soir d’un homme lié à la mouvance terroriste. Ce dernier conduit les policiers à une cache d’armes où étaient entreposés des fusils d’assaut et des explosifs, dans un appartement d’Argenteuil. Agé de 34 ans, ce Français répond au profil type des terroristes de Paris et de Bruxelles. Reda Kriket est un ancien braqueur. Condamné par contumace avec Abdelhamid Abaaoud, dans un procès de la filière syrienne.
Les deux hommes avaient été condamnés à 20 ans de réclusion criminelle, mais ils couraient toujours. Ces liens assez denses entre les terroristes de Paris et ceux de Belgique sont confirmés par les traces ADN de Najim Laachraoui, l’un des deux kamikazes de l’aéroport de Bruxelles, qui ont été également retrouvées sur beaucoup d’objets en rapport avec les attentats du 13 novembre à Paris.
Il ne fait aucun doute que la cellule a perpétré les attaques de Paris, a récidivé à Bruxelles et il n’est pas dit que les polices française et belge soient parvenues à démanteler l’organisation de Daesh en Europe. Les spécialistes du terrorisme retiennent que les cellules constituées en Occident ont pris tout le temps nécessaire pour se construire, s’enraciner dans plusieurs pays, recruter des dizaines de jeunes et se préparer à toute éventualité. C’est dire que la course contre la montre est encore très loin d’être finie.