De l’échec scolaire à la criminalité : Rapport alarmant de la Gendarmerie

De l’échec scolaire à la criminalité : Rapport alarmant de la Gendarmerie
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Trafic de drogue, violence, homicides, vols, autant de crimes qui sont, de plus en plus, le fait de jeunes, rejetés pour la plupart des cas par le système scolaire.

C’est l’une des grandes conclusions d’une récente étude menée par les services du groupement de la Gendarmerie nationale (GN), de la wilaya d’Alger. L’échec scolaire est à la base de la hausse de la criminalité juvénile, et touche, principalement, les jeunes de moins de 20 ans, révèle cette étude de la GN. Cette étude, rendue publique à l’occasion d’une conférence de presse sur le bilan annuel de ce groupement, jeudi dernier, indique qu’il y a une relation causale entre l’échec scolaire et la hausse de la délinquance, dans la wilaya d’Alger.

L’étude, dont la périodicité englobe les années 2011, 2012 et 2013, souligne que les cas de vols, de trafics de drogue et d’homicides sont devenus plus fréquents dans la catégorie d’âges, allant de 1990 à 1995, c’est-à-dire les jeunes entre 18 et 23 ans. Selon cette étude, les personnes impliquées dans des affaires liées au trafic de drogue, vols et homicides sont au nombre de 1.139 nées entre 1990 et 1995, soit un taux de 40,1 % de l’ensemble des personnes arrêtées pour divers délits, relevant de tribunaux criminels. Entre 2011 et 2013, 281 cas de violence ont été enregistrés par les services du groupement de la Gendarmerie nationale d’Alger (34,82%), 305 cas de vols (37,79%), 196 cas de drogue (24, 28 %) et 25 affaires d’homicides (3,09 %). Le nombre total des cas traités, durant la même période et concernant la délinquance juvénile est de 807 affaires, précise cette étude, citée par l’APS.

La proportion des personnes ayant un niveau intellectuel du cycle moyen, impliquée dans ces crimes est de 59,6%, alors que les chômeurs arrêtés pour différents délits criminels sont au nombre de 662 personnes (58,12%) contre 2,6 % pour les jeunes arrêtés pour les même délits et poursuivant encore leur scolarité.

Quant aux causes de cette prolifération de la criminalité, en milieu juvénile, l’étude de la GN montre qu’elles sont le résultat des conditions sociales qui ont marqué le pays, durant la décennie noire (terrorisme notamment), l’exode rural, et les effets des chaînes satellitaires et de l’Internet sur les jeunes. En outre, l’échec scolaire, à un âge précoce reste, selon cette étude, «la principale cause de la hausse de la criminalité, ce qui conduit à des déviances parmi les jeunes qui se retrouvent, à un moment donné, sans formation ni occupation, ce qui les encourage à user de la violence pour survivre».

Les conclusions de l’étude de la Gendarmerie nationale se recoupent avec celles de la Sûreté de la wilaya d’Alger, à savoir: une hausse inquiétante de délinquance juvénile et la criminalité qui touche, de plein fouet, les jeunes ayant quitté les bancs de l’école. En 2012, un bilan dressé par la Sûreté de wilaya d’Alger portant sur les années 2009 et 2010, indique que plus de 2.000 mineurs ont été arrêtés, dans le cadre d’affaires de droit commun, dont 1.945 de sexe masculin.

Ces mineurs sont impliqués, selon ce bilan, dans plusieurs délits. Mieux, la tranche d’âges 16 à 18 ans est la plus incriminée dans ces affaires, précise le même bilan, rendu public par la cellule de communication de la Sûreté de wilaya d’Alger.