L’Algérie se positionne comme un acteur majeur dans l’intégration économique africaine, en particulier dans le domaine de la santé. C’est ce qu’a souligné le ministre de la Santé, Abdelhak Saïhi, lors de l’ouverture de la 4e édition de la Foire commerciale intra-africaine (IATF-2025). Le ministre a mis en lumière l’ambition du pays de partager son expertise et ses capacités de production avec le reste du continent.
Avec une couverture de plus de 82 % de ses besoins en médicaments par sa production locale, l’Algérie a réalisé des progrès significatifs dans le secteur pharmaceutique. Cette autosuffisance croissante permet au pays d’envisager une nouvelle phase de son développement : l’exportation et la coopération avec ses voisins africains.
« De nombreux pays africains ont un besoin pressant de médicaments algériens », a déclaré le ministre Saïhi, insistant sur le rôle que l’Algérie peut jouer pour répondre à ces besoins. Cette dynamique a déjà ouvert la voie à des partenariats, notamment avec la Côte d’Ivoire, créant ainsi une base solide pour une intégration économique renforcée.
Le ministre a par ailleurs salué l’IATF comme un outil de développement économique, un « véritable soutien » à l’économie du continent, et un « espace idéal » pour concrétiser la vision d’intégration portée par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune.
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Le secteur de la santé, avec son développement remarquable en Algérie, est donc appelé à jouer un rôle central dans ce processus d’intégration panafricain.
L’industrie pharmaceutique algérienne en plein essor, des contrats de 400 M$ en perspective
L’élan d’intégration africaine dans le secteur de la santé n’est pas qu’une ambition politique, il se matérialise déjà en chiffres concrets et en contrats. Preuve de cet essor, la 4e Foire commerciale intra-africaine (IATF-2025) devrait aboutir à la signature de contrats totalisant près de 400 millions de dollars. Ces accords, qui impliquent 22 opérateurs algériens et leurs homologues étrangers, soulignent le succès de la participation nationale.
Le ministre de l’Industrie pharmaceutique, Ouacim Kouidri, a rappelé l’importance de cet événement pour la consolidation des partenariats économiques en Afrique. Il a insisté sur le rôle crucial que l’Algérie peut jouer pour renforcer la souveraineté sanitaire du continent, appelant à une coopération plus étroite entre les pays du Sud.
Le ministre a souligné la nécessité d’investir dans la recherche, l’innovation et la production locale pour bâtir une industrie pharmaceutique panafricaine compétitive à l’échelle mondiale.
Cette stratégie ambitieuse est soutenue par des réformes significatives en Algérie, notamment la simplification des procédures d’enregistrement des médicaments produits localement. Une étape décisive est attendue dès le mois d’octobre : l’obtention du niveau de maturité 3 (ML3) de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Cette certification, qui attestera du respect des normes internationales de qualité, de sécurité et d’efficacité, ouvrira à l’Algérie les portes des marchés d’exportation.
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Les résultats de cette politique sont déjà tangibles. La valeur de cette production est estimée à près de 4 milliards de dollars, tandis que les importations ont été réduites de moitié, passant de 2 milliards de dollars en 2019 à 1 milliard en 2024.
Avec ses 218 unités de production, l’Algérie possède près du tiers des usines pharmaceutiques du continent. Un atout majeur qui, couplé à des projets d’envergure comme la future usine de matières premières anticancéreuses à Sétif, positionne le pays comme un moteur essentiel pour l’intégration et la souveraineté pharmaceutique en Afrique.