Une simple entrevue entre le ministre de l’Industrie Mohamed Benmeradi et l’ambassadeur chinois en Algérie a permis de savoir, à travers le communiqué laconique qui a sanctionné cette rencontre, que plusieurs projets cédés aux Chinois sont toujours à la traîne.
ans un communiqué rendu public dimanche dernier à l’issue d’un entretien avec l’ambassadeur chinois à Alger, le ministre de l’Industrie Mohamed Benmeradi a appelé les entreprises chinoises en charge de projets en Algerie à «accélérer la réalisation des travaux» insistant plus particulièrement sur les grands projets de Relizane (pour le ciment) et de Bordj Bou Arréridj (pour l’électroménager).
Le ministre de l’Industrie a affirmé que ces deux projets vont constituer un exemple réel de partenariat gagnant-gagnant pour d’autres filières, notamment l’électronique. A vrai dire, et depuis leur entrée en force sur le marché algérien, les Chinois ne respectent pas les délais et ne payent pas les pénalités de retard
Autoroutes, hôtels, barrages hydrauliques, hôpitaux, transports ferroviaires, écoles, logements et dernièrement la grande mosquée, les entreprises chinoises font main basse sur les grands projets infrastructurels. Dans le courant du mois d’octobre 2011, les Chinois ont réussi deux grands coups : le marché de la grande mosquée d’Alger, troisième plus grand édifice religieux au monde, confié à la China State Construction (CSCEC), pour un montant d’un milliard d’euros et un méga projet de production de matières premières destinées à des médicaments.
Une fois réalisé, ce projet permettra à l’Algérie de devenir à terme «une plaque tournante pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord», en matière de médicaments. Les entreprises chinoises sont aujourd’hui présentes dans presque tous les grands projets d’infrastructures lancés au début des années 2000. Le premier grand coup réalisé est le nouvel aéroport international d’Alger.
Initié en 1986, le projet de parachèvement du terminal international Houari-Boumediene a été confié en 2003 au groupe chinois pour un montant de 2,6 milliards de dollars. Trois années plus tard, le terminal devient opérationnel durant l’été 2006. Le groupe obtiendra tour à tour la réalisation du nouveau siège du ministère des Affaires étrangères, celui du Conseil constitutionnel, la construction de l’hôtel Sheraton à Alger ainsi que des dizaines de projets de logements sociaux à Alger, Sétif, Annaba, Constantine, Oran
CSCEC possède aujourd’hui des chantiers dans pas moins de 35 wilayas en Algérie et collabore avec 300 entreprises locales. Le deuxième grand coup réalisé par les Chinois est le chantier de l’autoroute est-ouest longue de 1 216 km, présenté comme le projet du siècle en Algérie. Evalué à 11,4 milliards de dollars, ce projet a été confié en 2006 au groupe japonais Cojaal pour le tronçon est et au Chinois Citic/CRCC pour les tronçons ouest (359 km) et Centre (169 km).
Le montant des projets décrochés par les entreprises chinoises en Algérie au cours de la dernière décennie se chiffre à plusieurs dizaines de milliards de dollars, alors que le volume des échanges commerciaux entre les deux pays a atteint 4,55 milliards de dollars durant les onze premiers mois de l’année 2010.
Mahmoud Tadjer